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PRÉSIDENTIELLES 2024>S-1 Derniers arguments de campagne

J-10 : L’Ukraine

L’Ukraine. S’il y avait une raison de voter Kamala Harris, c’est bien l’Ukraine. Oui, mais l’inflation, oui, mais l’immigration, oui, mais la criminalité, oui, mais l’IVG. Tous ces « oui, mais » ne devraient pas peser lourd par rapport à l’Ukraine. On le sait, la politique étrangère n’est pas un sujet qui influe beaucoup sur la décision des électeurs. Mais cette année est différente. L’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a eu pour conséquence la première guerre de haute intensité sur le continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale, est un événement considérable qui remet tout en cause et redéfinit les équilibres mondiaux. L’issue de cette guerre sera lourde de conséquences.

Vladimir Poutine espérait faire tomber l’Ukraine et prendre Kiev en trois jours. Penser qu’il s’agit d’une guerre entre deux pays européens est une erreur. Les États-Unis sous Joe Biden et l’Europe ont apporté l’aide militaire, financière et humanitaire qui a permis à Volodymyr Zelensky de faire front et de repousser les assauts russes. Près de trois ans après, la guerre s’est enlisée et aucun des deux protagonistes ne semble en mesure de l’emporter. Clairement, Vladimir Poutine attend le résultat de l’élection de novembre, car les politiques qui seront mises en œuvre par le nouveau locataire de la Maison-Blanche seront radicalement dimanche.

Donald Trump est prêt à laisser tomber les Ukrainiens en rase campagne, America First oblige. D’autant que son analyse de la situation est assez simple ; la guerre a eu lieu à cause de Zelensky. Dans une interview podcast publiée jeudi, l’ancien président Donald J. Trump a accusé le président ukrainien Volodymyr Zelensky d’être responsable de l’invasion de son pays par la Russie, inversant les faits de la plus grande action militaire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

“I think Zelensky is one of the greatest salesmen I’ve ever seen,” a-t-il déclaré. “Every time he comes in, we give him $100 billion (NDLR : le montant augmente de 10 milliards à chaque déclaration). Who else got that kind of money in history? There’s never been. And that doesn’t mean I don’t want to help him, because I feel very badly for those people. But he should never have let that war start. That war is a loser.” Déclarations qui vont dans la continuité des actions de sape déjà entreprises. C’est lui a qui a convaincu Mike Johnson de repousser de plusieurs mois le dernier paquet d’aides financières de 60 milliards de dollars.

Donald Trump a déjà suggéré que la responsabilité des destructions généralisées causées par l’invasion russe incombait au président ukrainien. M. Zelensky, a-t-il dit, aurait dû conclure un accord avec M. Poutine pour éviter l’invasion.

“Those cities are gone, they’re gone, and we continue to give billions of dollars to a man who refused to make a deal,” avait déclaré Donald Trump à un meeting de campagne le mois dernier à Mint Hill en Caroline du Nord.

Trump Meets With Ukraine’s Zelensky At Trump Tower And Takes Reporters’ Questions

Trump calls Zelensky ‘greatest salesman of all time’

On the podcast, after lamenting the devastation in Ukraine, Mr. Trump pointed the finger at Mr. Biden. Speaking with the podcast’s host, Patrick Bet-David, a conservative finance entrepreneur, Mr. Trump denigrated Mr. Biden’s intelligence by claiming that with a smarter president, the war “would have been easy to settle.”

Dans le podcast, après avoir déploré la dévastation en Ukraine, Donald Trump a pointé du doigt Joe Biden. S’adressant à l’animateur du podcast, Patrick Bet-David, un entrepreneur financier conservateur, Donald Trump a dénigré l’intelligence de Joe Biden en affirmant qu’avec un président plus intelligent, la guerre « aurait été facile à régler ». C’est le “I alone can fix it Donald Trump” qui parle.

Lorsque Donald Trump, lors de son débat avec la vice-présidente Kamala Harris le mois dernier, avait été interrogé sur la question de savoir s’il voulait que l’Ukraine gagne la guerre, il n’avait pas répondu. Donald Trump a exprimé à de très nombreuses reprises son admiration pour Vladimir Poutine et parle souvent de leur proximité. Cette semaine, il a esquivé à deux reprises les questions sur un rapport dont il avait parlé à Vladimir Poutine après la fin de sa présidence, mais a déclaré que cela aurait été une « chose intelligente » s’il l’avait fait. Sur cette question, le documentaire d’Antoine Vitkine est plus que troublant (Opération Trump : Les espions russes à la conquête de l’Amérique). On a évidemment en tête la déclaration qu’il avait faite lors de la conférence d’Helsinski en 2018 dans laquelle il affirmait faire plus confiance à Vladimir Poutine qu’à ses propres agences de renseignements.

Certains considèrent que c’est l’Occident qui a fait imploser l’URSS, a créé le chaos qui s’installa avec Boris Elsine et a humilié ou marginalisé la Russie poussant ainsi Vladimir Poutine à devenir aussi hostile et à faire alliance avec la Chine. « Tout au contraire, considère Nicolas Baverez dans son livre Démocraties contre Empires autoritaires. Elle fut pleinement intégrée dans la communauté internationale. Elle rejoignit le Conseil de l’Europe en 1996, puis le G7 élargi en G8 en 1997, dont elle décida de se retirer en 2017. Elle fut associée à l’OTAN au sein d’un forum en 1997, renforcé en conseil à Rome en 2002. Le choix des pays d’Europe centrale et orientale en 1997, puis des pays baltes en 2004, d’adhérer à l’OTAN relève de leur décision souveraine et ne fut pas guidé par une quelconque volonté offensive contre la Russie. Et l’Alliance de déploya de troupes sur le territoire de ses nouveaux membres qu’en 2014, pour répondre à l’annexion de la Crimée qui matérialisait le retour d’un péril immédiat sur leur sécurité. Le sommet de Bucarest de 2008 accoucha d’un compromis bancal et ambigu à propos du projet d’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine. Mais jamais l’OTAN, alliance défensive, n’élabora ou ne développa de scénarios offensifs contre la Russie ou ses intérêts, y compris avec le projet de bouclier antimissile de 2007. »

The war in Ukraine is at risk of being lost—not because the Russians are winning but because Ukraine’s allies have not allowed them to win. If we encourage the Ukrainians to fight while failing to give them the tools they need for victory, history will surely conclude that the Russians weren’t the only ones who committed crimes against Ukraine.
The Abandonment of Ukraine by Karl Marlantes and Elliot Ackerman

De son côté, l’Ukraine a fait preuve de bonne volonté. En 1994, elle a signé le Budapest Memorandum selon lequel elle retournait à la Russie les 2000 têtes nucléaires dont elle avait hérité sous l’ère de l’URSS en échange de quoi Moscou promettait de garantir sa souveraineté.

Harris slams detractors who suggest Ukraine cede territory to Russia

S’il elle est élue, Kamala Harris poursuivra la politique de Joe Biden consistant à soutenir l’Ukraine quoi qu’il en coûte et autant que nécessaire. C’est ce qu’elle avait déjà déclaré en tant que vice-présidente à l’occasion d’une interview à l’occasion de la conférence sur la sécurité il y a un an à Munich. Expliquant ainsi la politique de Joe Biden, qu’elle reprend à son compte en tant que candidate. Évidemment, l’orientation du Congrès sera un élément important. Depuis, le 24 février 2024, date de l’attaque des Russes, l’Ukraine a reçu 235 milliards de dollars.

Il s’agit de faire en sorte que l’Ukraine soit dans une position lui permettant de négocier dans de bonnes conditions. Quel est l’objectif ? Revenir aux frontières de 1991 incluant la Crimée ou accepter un compromis. Selon The Economist (A clear divide, The Economist, 12 octobre 2024), plus de la moitié des Ukrainiens seraient prêts à accepter de perdre le Dombass et la Crimée en contrepartie de recouvrer la souveraineté sur les territoires occupés de Zaporizhia et de Kherson. Quelque 38 % des Ukrainiens déclarent qu’ils sont prêts à accepter les frontières actuelles si le pays était admis dans l’Union européenne et bénéficiait des fonds nécessaires à la reconstruction. Des évaluations ont porté le montant nécessaire à 750 milliards de dollars, mais il s’agit là d’une estimation qui ne peut être que très approximative. Une chose est sûre, ce sont des montants considérables. Les Russes ont envahi environ 18 % du territoire Ukrainien. Cette proportion s’élève à 47 % si l’Ukraine est admise dans l’OTAN. L’essentiel est que les Ukrainiens aient les moyens de décider de leur destin. Certains pensent même que les États-Unis ont fait le service minimum. C’est le cas de Karl Marlantes and Elliot Ackerman qui, dans un article publié par le magazine The Atlantic, considèrent que “the most unsettling thing we saw was the American strategy in Ukraine, one that gives the Ukrainian people just enough military aid not to lose their war but not enough to win it. This strategy is slowly bleeding Ukraine, and its people, to death”.

VP Kamala Harris discusses Russia-Ukraine conflict in preview of exclusive interview

Five days before Russia attacked Ukraine, she met with President Zelenskyy to warn him about Russia’s plan to invade and helped mobilize a global response of more than 50 countries to help Ukraine defend itself against Vladimir Putin’s brutal aggression. And she has worked with our allies to ensure NATO is stronger than ever.
(Source : kamalaharris.com/issues)

J-11 : Les Américains jugent sévèrement Donald Trump et Kamala Harris

La moitié des adultes américains seulement évaluent positivement Donald Trump et Kamala Harris (un score supérieur à 5 sur une échelle de 0 à 10). Cela les place à l’extrémité inférieure de ce que Gallup a mesuré en utilisant cette échelle d’évaluation pour les candidats à la présidence remontant à 1956. Donald Trump est un habitué de ce classement mais il améliore son score de 2016 et de 2020. C’est ce qu’indique l’institut Gallup dans un sondage réalisé dans la première quinzaine d’octobre.  

C’est la première fois en trois campagnes présidentielles de Trump que sa cote scalomètre n’a pas été inférieure à 50% positive. En plus de Donald Trump en 2016 et 2020 et de Kamala Harris cette année, Hillary Clinton en 2016 et Barry Goldwater en 1964 sont les autres candidats avec des cotes positives inférieures à 50 %.

Historiquement, la plupart des candidats à la présidence ont eu des cotes positives de 60 % ou plus. Cela inclut plusieurs candidats perdants tels que Adlai Stevenson en 1956, Richard Nixon en 1960, Hubert Humphrey en 1968, Jimmy Carter en 1980, Walter Mondale en 1984 et John McCain en 2008. Le champion toute catégorie dans ce classement est Dwight Eisenhower en 1956 avec un score de 84 %.

Le sondage reflète la polarisation en vigueur actuellement ayant pour conséquence des avis très tranchés. Plus d’Américains donnent à Donald Trump et Kamala Harris des notes très positives ou très négatives que des notes modérément positives ou modérément négatives.

Dans l’ensemble, 31% ont une opinion très favorable de Trump tandis que 37% ont une opinion très défavorable de lui. 30 % ont une cote modérée sur Trump, dont 19 % positifs et 11 % négatifs.

Pour Kamala Harris, 30 % ont une opinion très positive d’elle et 34 % une opinion très négative, et 34 % choisissent une note modérée (18 % positive et 16 % négative).

Avant 2016, aucun candidat d’un grand parti n’avait dépassé un score très défavorable de 26 % (le candidat d’un troisième parti, George Wallace, en 1968, était à 32 %). Mais au cours de ses trois campagnes présidentielles, Donald Trump a dépassé les 30 %, comme Hillary Clinton l’a fait en 2016 et Kamala Harris cette année.

Comme on pouvait s’y attendre, les appréciations sont très partisanes. Les notes très positives de Donald Trump et les notes très négatives de Kamala Harris proviennent principalement des républicains et inversement. Autre déclinaison de la polarisation ambiante. C’est un phénomène qui semble accentue avec le temps.

L’image de Donald Trump est nettement meilleure qu’elle ne l’était en 2016, lorsqu’il a établi une nouvelle norme en matière d’impopularité. Ce qui ne l’a pas empêché d’être élu. Son score est similaire à ce qu’il était en 2020, lorsqu’il a été battu pour un second mandat. On en conclut que le fait de ne pas recueillir les faveurs des électeurs n’empêche pas d’être élu et inversement.

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J-12 : vote sur quelques mesures phares

Le 5 novembre prochain, les électeurs éliront des représentants mais voteront également pour des propositions. Les électeurs se prononceront sur 146 mesures de vote à l’échelle de l’État dans 41 États. Le site Ballotpedia en a retenu quinze particulièrement significatives (Ballotpedia’s Top 15 Ballot Measures and Trends to Watch, 2024), certaines étant en jeu dans plusieurs Etats sur des questions telles que l’avortement, les systèmes électoraux, la citoyenneté, le redécoupage, la justice pénale, la marijuana, l’énergie et l’éducation. 

Avortement

L’amendement 4 de la Floride établirait un droit constitutionnel à l’avortement. L’amendement maintiendrait la disposition constitutionnelle actuelle qui permet une loi exigeant que les parents soient informés avant qu’une mineure puisse recevoir un avortement tout en annulant une interdiction de l’avortement de six semaines, qui est entrée en vigueur le 1er mai 2024.

L’Arizona et le Nevada décideront des initiatives en faveur du droit à l’avortement. La proposition 139 de l’Arizona et la question 6 du Nevada établiraient toutes deux des droits constitutionnels à l’avortement. Les deux permettraient aux États d’interdire ou de restreindre l’avortement après la viabilité du fœtus, sauf lorsque certains professionnels de la santé déterminent qu’un avortement est nécessaire pour protéger la vie ou la santé de la femme enceinte. 

Le Nebraska votera sur des mesures de vote concurrentes sur l’avortement. L’initiative 434 interdirait les avortements après le premier trimestre, sauf en cas d’urgence médicale ou de cas de viol ou d’inceste. L’initiative 439 établirait un « droit fondamental à l’avortement jusqu’à la viabilité du fœtus, ou lorsque cela est nécessaire pour protéger la vie ou la santé de la patiente enceinte ». La mesure avec le plus de votes affirmatifs supplante l’autre en cas de conflit. C’est la première fois que les électeurs d’un État se prononceront sur des mesures de vote contradictoires liées à l’avortement sur le même bulletin de vote.

– Les électeurs d’au moins deux villes, Amarillo, au Texas, et San Francisco, en Californie, décideront des initiatives locales de vote liées à l’avortement. À Amarillo, les électeurs se prononceront sur la proposition A, qui interdirait aux résidents de se faire avorter en dehors d’Amarillo et interdirait aux gens de transporter des résidents vers des endroits en dehors d’Amarillo pour recevoir des avortements. À San Francisco, les électeurs se prononceront sur la Proposition O, qui interdirait aux fonctionnaires et aux employés de partager des informations avec les forces de l’ordre de l’extérieur de l’État ou fédérales sur les avortements légaux dans l’État, les décisions de se faire avorter et d’autres questions.

Systèmes électoraux

La mesure 2 du scrutin de l’Alaska abrogerait le système de vote par classement (RCV) de l’État, qui a été approuvé en 2020. L’Alaska est le premier État à voter sur l’abrogation du RCV, bien que plusieurs localités aient adopté puis voté plus tard sur l’abrogation du système. En Alaska, tous les candidats apparaissent sur un seul bulletin de vote primaire, quelle que soit leur affiliation politique, et les quatre premiers candidats se qualifient pour les élections générales. Lors des élections générales, le RCV est utilisé pour classer les quatre candidats. La mesure de scrutin 2 ramènerait le système électoral de l’État à des primaires partisanes et à des élections générales dans lesquelles le candidat qui reçoit le plus de voix gagne.

– Les électeurs du Colorado, de l’Idaho et du Nevada décideront d’initiatives de vote combinant des primaires parmi les quatre ou cinq premiers et des élections générales à choix préférentiel. Les primaires seraient similaires dans les trois États, mais différeraient dans le nombre de candidats qui se qualifient pour les élections générales. Les candidats seraient inscrits sur le même bulletin de vote, quelle que soit leur affiliation partisane.

– Les électeurs de l’Arizona décideront de deux mesures concurrentes liées aux systèmes électoraux. La Proposition 133 ajouterait le système existant de primaires partisanes à la Constitution de l’Arizona. La Proposition 140 exigerait des primaires dans lesquelles les candidats, quelle que soit leur affiliation partisane, apparaissent sur un seul bulletin de vote, et un certain nombre d’entre eux se qualifient pour les élections générales, comme les primaires des deux ou  des quatre premiers. Étant donné que ces mesures se contredisent, la mesure qui reçoit le plus de votes remplacera l’autre en cas de conflit. Cependant, la détermination de ces points de conflit pourrait être contestée devant les tribunaux.

L’Initiative 83 de Washington, D.C., établirait le vote préférentiel pour les élections à partir de 2026. Les électeurs seraient autorisés à classer jusqu’à cinq candidats, y compris un candidat inscrit. Le RCV serait utilisé lors des élections fédérales, y compris l’élection présidentielle et les élections municipales. L’initiative de vote ferait également passer les primaires du district de fermées  à semi-fermées, ce qui signifie que les électeurs non affiliés pourraient voter lors des élections primaires d’un parti.

Vote des non-citoyens

– En 2024, huit législatures d’État ont soumis au vote des amendements constitutionnels visant à interdire aux gouvernements d’État ou locaux d’autoriser le vote des non-citoyens : Idaho, Iowa, Kentucky, Missouri, Caroline du Nord, Oklahoma, Caroline du Sud et Wisconsin.

Redécoupage législatif

– L’Ohio décidera d’une mesure de scrutin de redécoupage  qui modifierait le processus de redécoupage de l’État pour les districts législatifs du Congrès et de l’État. Ohio Issue 1 créerait une commission de 15 membres, la Ohio Citizens Redistricting Commission (CRC), qui élaborerait et adopterait des plans de redécoupage. Le CRC compterait 15 membres : cinq républicains, cinq démocrates et cinq indépendants. La CRC remplacerait la Commission de redécoupage de l’Ohio, qui a été créée en 2015 pour les circonscriptions législatives de l’État. La mesure remplacerait également le processus en plusieurs étapes établi pour les districts du Congrès en 2018.

Justice pénale

La Proposition 36 de  la Californie apporterait plusieurs modifications à la Proposition 47 de 2014, qui réduisait les peines pour certains crimes. La Proposition 36 augmenterait les peines pour le vol et le vol à l’étalage, y compris lorsque les marchandises sont évaluées à moins de 950 $, en tant que crimes lorsque la personne a déjà été condamnée deux fois ou plus pour vol. Les personnes reconnues coupables de ces crimes pourraient être condamnées à des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans au lieu de la limite actuelle de six mois. Les peines pourraient également être ajustées en fonction de la valeur des biens volés. La mesure augmenterait les peines pour certaines infractions liées à la drogue et ajouterait le fentanyl à la liste des drogues qui mènent à des accusations de crime lorsqu’elles sont possédées avec une arme à feu chargée.

Marijuana

– L’amendement 3 de la Floride  légaliserait la marijuana à des fins récréatives, y compris la possession d’un maximum de trois onces (87 gr) de marijuana. Les centres de traitement de la marijuana médicale existants seraient autorisés à vendre de la marijuana pour un usage personnel. Il s’agit de l’une des campagnes électorales les plus coûteuses de l’année, et entre les partisans et les opposants, c’est l’élection électorale la plus chère jamais enregistrée en matière de marijuana.

Énergie

– l’Etat de Washington décidera de deux mesures de politique énergétique. L’initiative 2066 interdirait aux gouvernements des États et des collectivités locales de restreindre l’accès au gaz naturel, entre autres dispositions. L’initiative 2117 abrogerait le Washington Climate Commitment Act (CCA) de 2021, une loi de l’État qui prévoit un programme de plafonnement et d’investissement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 95 % d’ici 2050.

Programmes de choix d’école

L’amendement 80 du Colorado ajouterait une nouvelle section à la Constitution du Colorado stipulant que « chaque enfant de la maternelle à la 12e année a le droit de choisir l’école », définie comme « les écoles publiques, privées, les charter school et l’école à domicile (home schooling), les options d’inscription ouverte et les innovations futures en matière d’éducation ». L’amendement 2 du Kentucky donnerait à l’ Assemblée générale le pouvoir de « fournir un soutien financier pour l’éducation des élèves en dehors du système des écoles publiques ».

J-13 : 6 janvier 2025, bis repetita ?

Le 6 janvier 2025 pourrait bien être un 6 janvier 2021 “on steroïds” ? Joue-t-on à se faire peur ou est-ce là une réalité angoissante ? Neal Katyal a été Solliciteur général (quatrième rang de la hiérarchie du ministère de la Justice et actuellement professeur de droit à l’Université de Georgetown, pencherait plutôt pour la deuxième branche de l’alternative. Dans un article récent publié par le New York Times (In Case of an Election Crisis, This Is What You Need to Know).

Pourquoi doit-on s’inquiéter de ce qui pourrait se passer le 6 janvier 2025 ? Tout simplement parce que c’est arrivé quatre ans plus tôt. Mais si Kamala Harris gagnait – sans doute de manière serrée – il ne faudra pas attendre le 6 janvier. En fait, Donald Trump a utilisé ces quatre années pour constituer une armée d’avocats pour lancer des actions en justice avant les élections. Il ne comptera pas uniquement sur un remake du 6 janvier, mais il actionnera toutes les voies possibles : législatures des États, Congrès, pouvoirs exécutifs (gouverneurs, Procureur général des États) et juges élus.

Déjà, des dizaines de recours ont été déposés. En Pennsylvanie, un litige a été engagé pour savoir si les bulletins de vote par correspondance non datés peuvent être comptabilisés tout comme les bulletins de vote provisoire. Stephen Miller, conseiller de Donald Trump président et candidat a intenté une action en justice en Arizona. Il affirme que les juges devraient être en mesure d’annuler les résultats des élections. De nombreux États ont apporté des modifications dans les processus du vote, souvent mineures. Mais à chaque fois, c’est une opportunité pour lancer un recours. Certains de 1200 juges fédéraux ne se gêneront pas pour engager une action pouvant monter jusqu’à la Cour Suprême. On se souvient de la décision en 2000 d’interdire le recomptage des bulletins de Floride qui a tout simplement donné la victoire à George W. Bush.

Le Brennan Center for Justice confirme cette tendance[i] : les négationnistes des élections ont intensifié leurs efforts. En 2020, ils étaient désorganisés et improvisés. Aujourd’hui, leurs efforts sont bien financés, stratégiques et ciblés. Ils ont intenté des dizaines de poursuites anti-électeurs, beaucoup plus que lors des élections précédentes. Certains visent à inonder les responsables électoraux de faux travaux. D’autres ne sont guère plus que des communiqués de presse avec une légende juridique, visant à semer le doute sur le système.

En Pennsylvanie, six membres républicains du Congrès ont contesté les procédures de l’État pour le traitement des bulletins de vote déposés par des citoyens américains vivant à l’étranger. Ces électeurs – près de 3 millions au total – bénéficient de protections spéciales en vertu de la loi fédérale depuis au moins les années 1940. Le système est en place depuis que le président Ronald Reagan l’a promulgué.

Dès la publication des résultats, ils seront entièrement mobilisés pour les dénoncer et les remettre en question. Les responsables des élections et les élus locaux pourront refuser de certifier le résultat des votes en s’appuyant sur des règles récemment passées. Le cas de la Géorgie est le plus emblématique (Élections : le cas de la Géorgie). Grâce aux lois qui ont été votées dans l’État, les officiels chargés des élections considèrent qu’il y a un doute raisonnable d’irrégularités dans le déroulement du vote de l’un des comtés de la Géorgie ; avec ou sans preuve, peu importe. Ils peuvent alors mettre le processus de dépouillement en mode pause, ne pas respecter les dates imposées par le processus électoral et ainsi créer une période de chaos dans laquelle tout est possible.

Autre exemple, celui du Michigan lorsqu’en 2020, Donald Trump avait fait pression sur des responsables électoraux du comté de Wayne pour ne pas certifier les élections. Sans succès. Mais avec les nouvelles lois, cela sera possible. En 2022, le Congrès a adopté la loi sur la réforme du décompte électoral et l’amélioration de la transition présidentielle (“Electoral Count Reform Act of 2022”), qui a tenté de réduire le risque en stipulant que, à moins que l’État ne désigne un autre responsable à l’avance, le gouverneur d’un État, et non un conseil local, doit certifier les électeurs. Mais n’est-ce pas là un simple transfert de responsabilité vers le gouverneur ?

Le troisième groupe des risques concerne les législatures d’État : elles pourraient faire des allégations sans fondement de fraude et interférer pour obtenir la nomination d’une autre liste d’électeurs au collège électoral, comme cela s’est produit en 2020. L’année dernière, dans l’affaire Moore v. Harper, la Cour suprême a mis fin à de nombreuses tactiques de ce genre. Mais une législature d’État pourrait ignorer la loi, surtout si le gouverneur de cet État est politiquement aligné et ainsi proposé une liste alternative de grands électeurs (alternative slate of electors.

Dernière zone d’ombre, le Congrès a le pouvoir de faire basculer l’ensemble de l’élection. Neal Katyal explique que, même en tant que professeur de droit, il a du mal à les comprendre. La loi susnommée (“Electoral Count Reform Act of 2022) a relevé le seuil de signature nécessaire à au moins 20 % des membres pour qu’un membre du Congrès puisse s’opposer au vote d’un état. Pour être adoptée, une objection doit être soutenue par une majorité simple dans les deux chambres. Seules deux catégories d’objections sont permises : si le vote d’un électeur n’a pas été « donné régulièrement » ou si l’électeur n’a pas été « légalement certifié ».

Jusqu’ici ce problème de fraude ne se posait pas trop même si bien sûr il y avait des problèmes çà et là, car les partis politiques avaient confiance dans le système. Mais depuis que Donald Trump a placé le doute sur la sincérité des élections en expliquant, à partir de 2019, que s’il ne gagnait pas les élections, c’est tout simplement qu’elles seraient frauduleuses. Les tricheurs étant bien sûr les démocrates. Et comme il a perdu les élections, il a déclaré qu’elles avaient bien été frauduleuses. Et pendant quatre longues années, il a véhiculé ce message, embarquant avec l’ensemble des membres du parti républicain. Son colistier étant le meilleur élève sur cette question. Lors d’une récente interview, près de quatre ans après les élections de 2020, J.D. Vance a eu l’occasion à cinq reprises de dire que Joe Biden avait gagné les élections, il ne l’a pas fait. Il a ensuite enfoncé le clou en affirmant qu’il n’aurait pas certifié les élections. La bonne nouvelle ici, est la personne qui en aura la charge est la vice-présidente Kamala Harris.   

Dernier point dans ce méandre de contingences, si aucun candidat n’obtient la majorité du collège électoral, c’est le Congrès qui élira le président avec une règle qui n’est pas très claire. Chaque délégation d’État dispose d’un vote, et non chaque représentant individuellement. Ce qui signifie que les représentants de chaque État doivent se mettre d’accord sur un candidat.

Les principales dates après le 5 novembre
– 5 novembre 2024 : Jour des élections
Les citoyens américains votent pour le président, les membres du Congrès (Sénat et Chambre des représentants), ainsi que pour divers postes locaux et étatiques.
– 14 décembre 2024 : Collège électoral
Les grands électeurs de chaque État se réunissent pour voter officiellement pour le président et le vice-président. Les résultats de ces votes sont ensuite envoyés au Congrès.
– 3 janvier 2025 : Début de la nouvelle session du Congrès
Les nouveaux membres du Congrès prêtent serment et commencent leur mandat.
– 6 janvier 2025 : Comptage des votes du Collège électoral
Le Congrès se réunit en session conjointe pour compter les votes des grands électeurs. Le vice-président, en tant que président du Sénat, préside cette session.
– 20 janvier 2025 : Investiture du président
Le président élu prête serment et prend officiellement ses fonctions. Cette cérémonie marque le début de son mandat de quatre ans.


[i] Le Brennan Center for Justice de la faculté de droit de l’Université de New York est un institut libéral ou progressiste de droit et de politique publique à but non lucratif. L’organisation porte le nom du juge de la Cour suprême William J. Brennan Jr.

J-14 : Democracy at crossroads !

Lorsqu’il était encore candidat, Joe Biden avait déclaré à plusieurs reprises que son opposant constituait une menace pour la démocratie. Et Kamala Harris a repris le flambeau. Beaucoup ont expliqué qu’il s’agissait d’une exagération. Et pourtant !

Challenges to Democracy: The 2024 Election in Focus”, tel est le titre de la quinzième édition de l’enquête American Value que vient de publier le Public Religion Research Institute[i] (PRRI) dont les résultats sont assez préoccupants, voire glaçants. Cette enquête a fait l’objet d’une présentation à la Brookings Institution.

Un tiers des Américains sont d’accord avec Donald Trump lorsqu’il déclare que les immigrants « “poison the blood of the country”. Il l’avait ajouté à son catalogue d’ignominies lors d’un meeting de campagne dans le New Hampshire : “They let – I think the real number is 15, 16 million people into our country. When they do that, we got a lot of work to do. They’re poisoning the blood of our country,” Trump told the crowd. “That’s what they’ve done. They poison mental institutions and prisons all over the world, not just in South America, not just to three or four countries that we think about, but all over the world. They’re coming into our country from Africa, from Asia, all over the world.”

Il ne s’agit pas d’un dérapage de la part du candidat, car il l’a répété à plusieurs reprises. Des propos qui reprennent des formulations utilisées par de sombres prédécesseurs. Et qui n’ont certainement pas été utilisées par hasard. Cette déclaration qui, en d’autres temps, aurait été qualifiée d’infâme est défendue par 61 % des républicains, le parti de la loi et de l’ordre, mais qui a totalement muté sous l’influence du président MAGA. Et 30 % des indépendants et 13 % des démocrates pensent de même. Étonnant.

Tous les républicains qui font le service après-vente en étant chargés de reformuler les propos de leur maître, explique que c’est la manière de parler de Donald Trump, qu’il ne faut pas le prendre au mot, qu’il s’agit d’un trait d’humour (ici c’est assez difficile), qu’il ne faut pas dramatiser, que ce n’est pas ce qu’il a voulu dire ou encore que c’est sorti de son contexte.

Autre résultat extrêmement préoccupant, près d’un tiers des Américains soutiennent l’idée que les vrais patriotes ont le droit d’utiliser la violence pour sauver le pays. Lorsqu’on se souvient de l’attaque du Capitole et d’autres événements comme la tentative d’enlèvement de la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer, on comprend qu’il ne s’agit pas de simples déclarations, mais de possibles intentions.

Le pays va dans la mauvaise direction. C’est ce que pensent 94 % des républicains et 41 % des démocrates. On sait que la réponse à la question est liée à la personne présente à la Maison-Blanche. La proportion des démocrates qui expriment cette pessimiste vision est donc anormalement élevée. Elle traduit donc un climat d’anxiété qui n’est pas très bon.

Mais ce qui est paradoxal, c’est que ce sentiment disparaît quand il s’agit de la communauté des personnes interrogées et encore plus de leur vie personnelle. Cela peut s’expliquer par un discours des politiques assez anxiogènes. Le champion toute catégorie dans ce domaine est Donald Trump qui avait donné le ton dès l’annonce de sa candidature en 2015 et qui n’a fait que se renforcer depuis. Comment donc expliquer que tout va aussi mal en général et aussi bien en particulier si ce n’est à cause d’une sorte de manipulation des esprits : ça va mal, de plus en plus mal, à cause des lunatic radical leftists, des marxistes, des communistes, mais heureusement Zorro est arrivé !

Le PRRI apporte aussi un éclairage sur la relation entre religion, pratique religieuse et appartenance politique. De ce point de vue le paysage politique est connu avec les Black Protestants très favorables à Kamala Harris et les White evangelical Protestant très favorables à Donald Trump dont certains ne sont pas loin de penser qu’il a été envoyé par Dieu pour sauver l’Amérique (de quoi devenir athée !). Mais un peu plus surprenant est le lien entre la pratique religieuse et l’appartenance politique. Chez les Blancs, puis elle est élevé et puis ils votent pour Donald Trump. Chez les Noirs c’est l’inverse.

L’Amérique du Nord, dont la population est composée, en énorme majorité, d’éléments germaniques, qui ne se sont que très peu mêlés avec des peuples inférieurs appartenant à des races de couleur, présente une autre humanité et une tout autre civilisation que l’Amérique du Centre et du Sud, dans laquelle les immigrés, en majorité d’origine latine, se sont parfois fortement mélangés avec les autochtones.
Ce seul exemple permet déjà de reconnaître clairement l’effet produit par le mélange des races. Le Germain, resté de race pure et sans mélange, est devenu le maître du continent américain ; il le restera tant qu’il ne sacrifiera pas, lui aussi, à une contamination incestueuse.
(Source : Mon Combat – Adolph Hitler
Traduction intégrale par J. Gaudefroy-Demombynes et A. Calmettes
(Paris : Nouvelles éditions latines)


[i] Le Public Religion Research Institute (PRRI) est un organisme américain de recherche et d’éducation à but non lucratif et non partisan qui mène des sondages d’opinion sur divers sujets, spécialisé dans l’étude quantitative et qualitative des questions politiques en rapport avec les valeurs religieuses et des inégalités économiques.

J-15 : Jill Stein, the spoiler

Elle n’a aucune chance. Elle sait qu’elle n’a aucune chance. Mais rien ne l’arrête, elle ira jusqu’au bout quitte à faire perdre l’un des deux principaux candidats, en l’occurrence Kamala Harris. Et ce n’est pas sa première tentative. Selon le New York Times (Jill Stein Won’t Stop. No Matter Who Asks), même sa famille ne lui apporte pas son soutien cette fois.

Sa première expérience dans la politique remonte à 2002. A l’époque, elle se présente pour le parti Green-Rainbow aux élections pour le poste de gouverneur dans l’État du Massachusetts où elle se classe en troisième position, mais loin derrière les candidats des deux grands partis (76 000 voix contre respectivement 1,1 million et 1 million pour Mitt Romney et Shannon O’Brien. Elle se représente en 2010 pour le même poste, mais elle fait moins bien en 4e position avec seulement 32 000 voix. Si tu ne peux pas sauter 1,50 m, tente 2 m semble être sa devise puisqu’elle se présente en 2012 aux élections présidentielles, toujours pour le parti vert. Elle se classe en 4e position avec 0,36 % des voix. Apparemment, elle ne se lasse pas en se présentant à nouveau en 2016 où elle se classe à nouveau 4e (avec 1,1 %) derrière les deux principaux candidats et le libertarien Gary Johnson. Cette accumulation de défaites ne l’empêche de continuer et de se présenter en 2024.

Quelle peut être la motivation d’un candidat d’un parti tiers ? Certainement pas d’être élu président. Dans les élections récentes, Ross Perot est le seul qui a joué un rôle important dans la campagne et les élections de 1992. Mais le système biparti américain et le système électoral indirect laminent les candidats autres que les deux principaux. Malgré ses 18,9 % de voix populaires, il n’a réussi à collecter aucune voix de grands électeurs. Il a peut-être joué un rôle dans la défaite de George H.W. Bush. C’est surtout ce type de conséquence que peut entraîner la présence d’un ou plusieurs candidats tiers, jouer un rôle d’arbitre et faire gagner ou perdre l’un des deux candidats des deux principaux partis (voir encadré ci-dessous). Même s’ils s’en défendent toujours avec beaucoup d’énergie, car ce n’est pas un rôle très positif.

Historiquement, le cas de Theodore Roosevelt qui tentait un comeback en 1912 comme candidat pour le parti progressiste (Bull Mosse Party) a fait élire le démocrate Woodrow Wilson. Plus récemment, le cas le plus marquant est celui de Ralph Nader en 2000. Ses quelque 95 000 voix, dont la plus grande partie aurait été donnée à Al Gore, ce qui aurait largement permis de compenser le différentiel de 537 voix en faveur de George W. Bush.

Fonds collectés par Jill Stein

Ell pourra donc jouer un rôle décisif en étant présente dans la plupart des 7 États qui compteront en novembre. Et l’on sait que quelques milliers de voix pourront faire la différence. Étant ses positions, elle causera beaucoup plus de tort à la candidate démocrate. Donald Trump ne s’y est pas trompé en déclarant dans un meeting de campagne en juin : “I like her very much, You know why? She takes 100 percent from them.” Ce dont elle se défend évidemment.

Sur beaucoup de sujets, elle adopte des positions radicales (voir sur la politique étrangère ci-dessous). Elle va attirer les voix de jeunes électeurs ou d’électeurs de confession musulmane (ils sont près de 300 000 dans le Michigan) en raison de ses positions propalestinienne et anti-israélienne. Hassan Abdel Salam, fondateur du groupe Abandon Harris n’avait-il pas déclaré : “the goal is to punish the vice-president”. Concernant la guerre entre la Russie et L’Ukraine, elle entend “Stop fueling the war between Russia and Ukraine and lead on negotiating a peaceful end” dans des termes qui se rapprochent de celles de Donald Trump, c’est-à-dire au détriment de l’Ukraine.

Son colistier, Butch Ware, professeur de African et Islamique Studies, semble tout aussi radical. N’avait-il qualifié Kamala Harris de “Black face of white supremacy”.

Le parti démocrate diffuse activement des publicités politiques sous forme de tableau d’affichage ou de spot tv, espérant que le phénomène de 2016 ne se reproduise pas.  

Source : Page Facebook Jill Stein

Quelques positions en politique étrangère
– End existing wars, military actions, proxy wars and secret wars ;
– Cut military spending by 50-75% and ensure a just transition that replaces military jobs with Green New Deal jobs ;
– Close the vast majority of the 700+ foreign US military bases ;
– Lead on global nuclear disarmament ;
– Remove war powers from the president and restore Congress’ sole power to declare war ;
– Disband NATO and replace it with a modern, inclusive security framework that respects the security interests of all nations and people ;
– Demand an immediate ceasefire in Israel and Palestine, an end to the blockade of Gaza, immediate humanitarian and medical relief, and release of hostages and political prisoners ;
– Immediately end all military aid to Israel and adopt sanctions until Israel complies with international law to put an end to decades of violence, illegal occupation, displacement, dispossession, apartheid, and ethnic cleansing ;
– End the longstanding US practice of vetoing UN Security Council resolutions to hold Israel accountable to international law ;
– Stop fueling the war between Russia and Ukraine and lead on negotiating a peaceful end ;
– End the embargo of Cuba and normalize relations ;
– End sanctions on Cuba, Nicaragua and Venezuela that amount to collective punishment of civilian populations ;
– End US interventionist policies that drive people to become migrant refugees ;
– End the failed drug wars and stop regime change attempts against foreign governments
– Ban the use of killer drones, robots, and artificial intelligence
– Close the Guantanamo Bay detention camp

Elections récentes avec un candidat tiers
– George Wallace en 1968 : George Wallace, gouverneur de l’Alabama, s’est présenté comme candidat du Parti indépendant américain (American Independent Party) lors de l’élection présidentielle de 1968. Il a obtenu environ 13,5% des voix populaires et a remporté cinq États du Sud. Sa candidature a principalement attiré les électeurs conservateurs mécontents des deux grands partis, et son impact a été significatif dans la course serrée entre Richard Nixon et Hubert Humphrey.
– Ross Perot en 1992 : Ross Perot, un homme d’affaires texan, s’est présenté comme candidat indépendant lors de l’élection présidentielle de 1992. Il a obtenu environ 19% des voix populaires, ce qui est l’un des meilleurs résultats pour un candidat de parti tiers dans l’histoire récente. Perot n’a remporté aucun État, mais certains analystes pensent que sa candidature a pu diviser le vote conservateur et contribuer à la victoire de Bill Clinton sur George H.W. Bush.
– Ralph Nader en 2000 : Ralph Nader, candidat du Parti vert, a obtenu environ 2,7% des voix populaires lors de l’élection présidentielle de 2000. Bien que ce pourcentage soit relativement faible, son impact a été crucial dans certains États clés. En Floride, par exemple, Nader a obtenu environ 97 000 voix, largement plus que la marge de 537 voix qui a séparé George W. Bush et Al Gore. Beaucoup de démocrates ont accusé Nader d’avoir divisé le vote de gauche et d’avoir ainsi contribué à la victoire de Bush.
– Jill Stein en 2016 : Jill Stein, candidate du Parti vert, a obtenu environ 1,1% des voix populaires lors de l’élection présidentielle de 2016. Bien que ce pourcentage soit relativement faible, son impact a été scruté de près dans certains États clés. Par exemple, en Michigan, Wisconsin et Pennsylvanie, les marges de victoire de Donald Trump sur Hillary Clinton étaient très étroites, et certains ont suggéré que les votes pour Stein auraient pu faire la différence.

J-16 : La Grande Illusion

John Miller serait-il le Mark Shelley de Donald Trump et ce dernier son Frankenstein ? C’est en tout cas ce qu’il admet (confesse ?) dans une tribune publiée par le magazine US News & World Report (We Created a Monster: Trump Was a TV Fantasy Invented for ‘The Apprentice’).

“I want to apologize to America. I helped create a monster”. C’est ainsi que commence la tribune de John Miller, l’ancien directeur marketing de la chaîne NBC pendant 25 ans et qui a été à la tête de l’équipe qui a marketé l’émission The Aprentice, “the reality show that made Donald Trump a household name outside of New York City, where he was better known for overextending his empire and appearing in celebrity gossip columns”.

Une tribune qui prend la tournure d’un triste pour la moitié des Américains, ceux qui considèrent Donald Trump comme une anomalie, une catastrophe, une tragédie. Donald Trump n’est en fait que la création d’un produit par un service marketing.

Pour une autre moitié, celle des Américains qui constituent ce que l’on appelle couramment sa base, cet article n’a pas lieu d’être, il est un mensonge puisqu’il affirme quelque chose qu’ils ne sont pas prêts, ni près d’admettre. Il prend un risque en détruisant une illusion et décrivant la vérité. Donald Trump n’est pas celui qu’il prétend être : un businessman accompli.

John Miller rappelle qu’avant d’être l’animateur de l’émission, Donald Trump avait quatre banqueroutes à son actif auxquelles il faut en ajouter deux autres pendant les 14 saisons qu’a duré le show de NBC. Pourquoi la chaîne a-t-elle choisi Donald Trump comme présentateur de The Apprentice ? Parce qu’il était le meilleur au terme d’une longue et minutieuse sélection ? Non tout simplement “because more successful CEOs were too busy to get involved in reality TV and didn’t want to hire random game show winners onto their executive teams”.

John Miller précise qu’il se consacrait à la promotion de l’émission, mais pas à sa réalisation. Des limites que Donald Trump lui-même était prêt à franchir en s’impliquant dans le contenu. “I also learned from working with him that he has questionable judgment. At the wrap party for “The Apprentice” season three, he pitched an idea for the upcoming season. He told me we should make a team of Black players compete against white players”. La raison qui l’a détourné de cette idée n’était pas d’ordre éthique, mais financier. Car tous les gens qui ont fréquenté le personnage témoignent du fait que la seule idée qui permet de le convaincre est à partir du moment où l’on parle d’argent. “I tried to get through to him by speaking the language he understands: money. I explained that sponsors wouldn’t want to be associated with a show that pitted races against each other. But he could not understand why this was such a bad idea”.

The Aprentice est l’archétype de l’émission de télévision qui fait croire que l’illusion est en fait la réalité. Elle a certainement réussi auprès d’une proportion importante d’Américains. Mais elle a réussi aussi auprès de l’intéressé qui n’a sans doute plus aucun repère entre vérité et mensonge, fiction et réalité.

“While we were successful in marketing “The Apprentice,” we also did irreparable harm by creating the false image of Trump as a successful leader. I deeply regret that. And I regret that it has taken me so long to go public”.

Il ne s’agit donc pas ici de la grande illusion, mais de la sombre réalité.

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