Pendant une heure trente minutes, Donald Trump a gardé la même attitude : renfrogné, grimaçant, rechigné, revêche, bougon, hargneux. Sans doute, profondément agacé d’avoir à débattre avec une opposante pour laquelle il n’a ni respect ni estime. Ne l’a-t-il pas qualifiée de Crazy Kamala, Lyin Kamala, Kamabla, bitch, lunatic, dumb… La liste n’étant pas close.
De l’autre, Kamala Harris a sans doute été effarée, ahurie, stupéfaite, parfois peut-être embarrassée des propos extravagants, mais souvent incohérents, décousus, confus, voire incompréhensibles. Cela ne l’a pas désarçonnée et elle est toujours restée à l’écoute, prête à répondre et contre-attaquer. Souvent avec des arguments dont elle savait pertinemment qu’ils feraient mouche. Parfois, elle semblait même avoir pitié pour l’homme déblatérant de télés énormités. Comme une telle personne pourrait-elle prétendre à diriger les États-Unis ??
L’exemple le plus emblématique de cette stratégie était celui où elle l’a asticoté sur ses meetings de campagne dont il est si fier : “And I’m going to actually do something really unusual and I’m going to invite you to attend one of Donald Trump’s rallies because it’s a really interesting thing to watch. You will see during the course of his rallies he talks about fictional characters like Hannibal Lecter. He will talk about windmills cause cancer. And what you will also notice is that people start leaving his rallies early out of exhaustion and boredom. And I will tell you the one thing you will not hear him talk about is you. You will not hear him talk about your needs, your dreams, and your, your desires. And I’ll tell you, I believe you deserve a president who actually puts you first. And I pledge to you that I will”.
Également lorsqu’elle l’a qualifié de faible : “He’s trying to again divide and distract from the reality, which is it is very well known that Donald Trump is weak and wrong on national security and foreign policy”.
L’effet recherché a été largement trouvé, ces attaques l’ont déstabilisé pour toute la durée du débat.
A aucun moment, il n’a regardé son opposante comme pour lui signifier qu’elle n’existait pas ou peut-être parce qu’il ne savait pas comme le faire. Alors que Kamala Harris le regardait, l’observait lorsqu’il parlait comme s’il était un phénomène très particulier à étudier.