Samedi 13 juillet 2024
Donald Trump a été visé par une tentative d’assassinat lors d’un meeting de campagne en Pennsylvanie. L’ancien président a été légèrement touché à l’oreille. Il a été rapidement emmené hors du site. Identifié par le FBI, le tireur, placé sur un toit situé à une centaine de mètres de la scène. Un spectateur du rassemblement a été tué et deux autres ont été blessés. Joe Biden a publié un court communiqué : “I’m grateful to hear that he’s safe and doing well. I’m praying for him and his family and for all those who were at the rally, as we await further information (…) There’s no place for this kind of violence in America. We must unite as one nation to condemn it”.
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Après le débat du 27 juin, la question de savoir si Joe Biden sera le candidat démocrate aux élections de 2024 n’est toujours réglée. Les marchés n’aiment l’incertitude dit-on couramment. Mais la politique non plus. C’est le message qu’essayait de faire passer Ana Navarro, éditorialiste républicaine de la chaîne CNN en expliquant que les démocrates doivent arrêter de tergiverser et doivent se décider vite : “If it is Biden, fine. If it is Harris, fine. If it is Clint Eastwood, fine”. C’est un peu le même argument que reprend Joe Biden dans un courrier envoyé à ses Fellow Democrats du Congrès : “We have 42 days to the Democratic Convention and 119 days to the general election. Any weakening of resolve or lack of clarity about the task ahead only helps Trump and hurts us”.
Si plusieurs élus démocrates remettent en cause la candidature de Joe Biden, ce dernier reste droit dans ses bottes et n’a aucune intention de laisser sa place : “I want you to know that despite all the speculation in the press and elsewhere, I am firmly committed to staying in this race, to running this race to the end, and to beating Donald Trump (…) The voters of the Democratic Party have voted. They have chosen me to be the nominee of the party. Do we now just say this process didn’t matter? That the voters don’t have a say? I decline to do that. I feel a deep obligation to the faith and the trust the votersof the Democratic Party have placed in me to run this year. It was their decision to make. Not the press, not the pundits, not the big donors, not any selected group of individuals, no matter how well intentioned. The voters – and the voters alone – decide the nominee of the Democratic Party”. En un mot, « j’y suis, j’y reste » pour reprendre la formule attribuée au général Mac Mahon lors du siège de Sébastopol pendant la guerre de Crimée.
Mais la pression pour qu’il cède la place à un autre ne faiblit pas. Sénateurs, Représentants, acteurs, membres de la société civile, les voix pour lui demander de prendre une retraite bien méritée font de plus en plus chorus. Dans un récent éditorial publié récemment, le New York Times n’y était pas allé par quatre chemins en lui demandant de laisser la place à un autre candidat démocrate (YouGov a publié les résultats d’un sondage sur les possibles remplaçants : Après Hillary, Michele ?). Dans un éditorial, publié aussi par le NYT, l’acteur George Clonney enjoint le président de prendre une retraite bien méritée.
Mais Joe Biden s’accroche comme une moule à son rocher et ne donne aucun signe de lâcher prise. Du coup, les médias scrutent les moindres faits et gestes pour déceler la nouvelle gaffe ou le nouveau lapsus qui faire la démonstration de son incapacité à rempiler quatre ans de plus. La conférence de presse à l’occasion des 75 ans de la création de l’OTAN en a constitué un exemple créant même jusqu’à une certaine gêne. Joe Biden a trébuché a deux reprises (voir vidéo ci-dessous) et la majorité des questions a porté sur ce thème alors qu’il était totalement hors sujet.
Du côté de Donald Trump, on pourrait reprendre la formule de l’ex-stratégiste républicain converti en commentateur politique : “Everything Trump Touches Dies: A Republican Strategist Gets Real About the Worst President Ever“. Son ex-avocat personnel Rudy Giuliani qui fut un temps « the American Mayor » a été rayé de l’ordre des avocats, Steve Bannon, un des plus proches conseillers de Donald Trump essuie une peine de quatre mois en prison (il a pourtant tout fait pour l’éviter), et Donald Trump parle en permanence de “retribution” et de vengeance. Et plus d’un millier de supporters qui avaient donné l’assaut au Capitole selon ses instructions ont été condamnés et fait de la prison.
Alors qu’il ne s’était pas donné la peine de rédiger une sorte de programme en 2020, le RNC a publié un document d’une quinzaine de pages intitulé 2024 GOP PLATFORM MAKE AMERICA GREAT AGAIN! qui ne fait que reprendre les idées ressassées par Donald Trump lors de ses meetings de campagnes. Sur les vingt promesses – qui n’engagent que ceux qui les écoutent selon la formule consacrée – trois sont consacrées à l’immigration et beaucoup ne sont que des vœux pieux ou des formules abracadabantesques. Certaines surprenantes dans un programme présidentiel comme KEEP MEN OUT OF WOMEN’S SPORTS, d’autres beaucoup plus ambitieuses PREVENT WORLD WAR THREE. Le dernière – UNITE OUR COUNTRY – est la plus paradoxale pour un candidat qui est de loin le plus polarisant que l’Amérique ait connu et qui ne manque pas de le revendiquer. Un grand absent parmi ces thèmes, l’IVG qui, les républicains le savent pertinemment, constitue un point extrêmement sensible qui leur coûtera certainement beaucoup de voix.
1. SEAL THE BORDER, AND STOP THE MIGRANT INVASION
2. CARRY OUT THE LARGEST DEPORTATION OPERATION IN AMERICAN HISTORY
3. END INFLATION, AND MAKE AMERICA AFFORDABLE AGAIN
4. MAKE AMERICA THE DOMINANT ENERGY PRODUCER IN THE WORLD, BY FAR!
5. STOP OUTSOURCING, AND TURN THE UNITED STATES INTO A MANUFACTURING SUPERPOWER
6. LARGE TAX CUTS FOR WORKERS, AND NO TAX ON TIPS!
7. DEFEND OUR CONSTITUTION, OUR BILL OF RIGHTS, AND OUR FUNDAMENTAL FREEDOMS, INCLUDING FREEDOM OF SPEECH, FREEDOM OF RELIGION, AND THE RIGHT TO KEEP AND BEAR ARMS
8. PREVENT WORLD WAR THREE, RESTORE PEACE IN EUROPE AND IN THE MIDDLE EAST, AND BUILD A GREAT IRON DOME MISSILE DEFENSE SHIELD OVER OUR ENTIRE COUNTRY — ALL MADE IN AMERICA
9. END THE WEAPONIZATION OF GOVERNMENT AGAINST THE AMERICAN PEOPLE
10. STOP THE MIGRANT CRIME EPIDEMIC, DEMOLISH THE FOREIGN DRUG CARTELS, CRUSH GANG VIOLENCE, AND LOCK UP VIOLENT OFFENDERS
11. REBUILD OUR CITIES, INCLUDING WASHINGTON DC, MAKING THEM SAFE, CLEAN, AND BEAUTIFUL AGAIN.
12. STRENGTHEN AND MODERNIZE OUR MILITARY, MAKING IT, WITHOUT QUESTION, THE STRONGEST AND MOST POWERFUL IN THE WORLD
13. KEEP THE U.S. DOLLAR AS THE WORLD’S RESERVE CURRENCY
14. FIGHT FOR AND PROTECT SOCIAL SECURITY AND MEDICARE WITH NO CUTS, INCLUDING NO CHANGES TO THE RETIREMENT AGE
15. CANCEL THE ELECTRIC VEHICLE MANDATE AND CUT COSTLY AND BURDENSOME REGULATIONS
16. CUT FEDERAL FUNDING FOR ANY SCHOOL PUSHING CRITICAL RACE THEORY, RADICAL GENDER IDEOLOGY, AND OTHER INAPPROPRIATE RACIAL, SEXUAL, OR POLITICAL CONTENT ON OUR CHILDREN
17. KEEP MEN OUT OF WOMEN’S SPORTS
18. DEPORT PRO-HAMAS RADICALS AND MAKE OUR COLLEGE CAMPUSES SAFE AND PATRIOTIC AGAIN
19. SECURE OUR ELECTIONS, INCLUDING SAME DAY VOTING, VOTER IDENTIFICATION, PAPER BALLOTS, AND PROOF OF CITIZENSHIP
20. UNITE OUR COUNTRY BY BRINGING IT TO NEW AND RECORD LEVELS OF SUCCESS
Le candidat républicain s’apprête à recevoir une ovation de la part des délégués et des élus, qui lui sont désormais dévoués corps et âme, à l’occasion de la Convention républicaine qui se tient cette semaine dans la ville de Milwaukee. Mais toute la ville n’accordera peut-être pas un message de bienvenue à celui qui avait été très critique et avait qualifié d’« horrible ». Il aura peut-être l’occasion de découvrir quelques panneaux d’affichage peu amènes à son égard (Here’s a look at the political billboards popping up around Milwaukee ahead of the RNC). Ce sera aussi de découvrir qui sera le candidat à la vice-présidence.
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