Quoi qu’il arrive, Donald Trump restera le premier président des États-Unis a être condamné dans un procès au pénal. Sa peine, qui sera prononcée le 11 juillet, soit quatre jours avant sa nomination officielle à la Convention républicaine qui se tiendra à Milwaukee du 15 au 18 juillet, pourra aller jusqu’à quatre ans de prison. Bien sûr, il va faire appel et le dénouement de cette affaire judiciaire ne sera pas finalisé avant les élections de novembre. Mais cette étiquette de condamné s’ajoutera à son CV judiciaire déjà chargé. Récemment, citons Trump University, E.J. Carroll, Trump Organization, clause d’émoluments, sans parler des affaires en cours : Géorgie, insurrection du 6 janvier et affaire des documents secret défense. Au total, les politologues[i] évaluent à 4000 le nombre de procès dans lesquels Donald Trump a été impliqué, en tant que défendeur ou accusé. Donald Trump a commencé son histoire judiciaire avec Roy Cohn, son premier avocat dont la conception de la Justice n’était pas de dire le droit, mais d’en tirer la substance pour atteindre ses objectifs. Il faut dire que Roy Cohn avait fait ses armes à l’un des moments les plus noirs de l’histoire des États-Unis, la Peur rouge, en étant l’avocat de Joseph McCarthy.
Aux États-Unis, on peut donc se présenter à la présidence alors que certains États interdisent aux condamnés de voter, même s’ils ont purgé leur peine, La Floride a adopté une loi controversée qui exige que les personnes condamnées pour un crime grave remboursent toutes les amendes, les frais et les restitutions avant de pouvoir récupérer leur droit de vote. Trump pourra-t-il voter pour lui-même ? Ce n’est pas sûr. Qu’à cela ne tienne, il pourra accorder son pardon à lui-même et mettre ainsi son propre bulletin dans l’urne. Ce ne sera pas nécessaire puisque le gouverneur de Floride, Ron De Santis a déclaré qu’il pourrait voter malgré sa condamnation : “Given the absurd nature of the New York prosecution of Trump, this would be an easy case to qualify for restoration of rights per the Florida Clemency Board, which I chair”. La séparation des pouvoirs en action, telle que les Pères fondateurs l’avaient envisagée.
[i] David Cay Johnson, The Making of Donald Trump, Timothy L. O’Brien, Trump Nation : The Art of Being The Donald