Deux ans après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, 74 % des Américains considèrent la guerre comme importante pour l’intérêt national des États-Unis, 43 % le décrivant comme étant très important. C’est ce que révèle une enquête réalisée par le Pew Research Institute (How Americans view the conflicts between Russia and Ukraine, Israel and Hamas, and China and Taiwan).
Alors que sur nombre de questions, la différence entre démocrates et républicains est abyssale, sur ces trois sujets, elle est beaucoup moins importante.
Ces chiffres sont à comparer avec ceux qui ressortent de l’enquête réalisée auprès des participants à la conférence CPAC. Cette conférence réunissait des républicains conservateurs, elle est revenue le repère des MAGA républicains. 82 % des participants désapprouvent le fait que le gouvernement accorde des milliards supplémentaires d’aide pour aider l’Ukraine à combattre l’invasion russe, alors que seulement 17 % l’approuvent.
Il n’était pas acquis d’avance que même les participants de CPAC évolueraient ainsi. Il y a deux ans, la CPAC – qui s’est déroulée à Orlando cette année-là – a eu lieu quelques jours seulement après le premier lancement de l’invasion de Poutine. Ensuite, de nombreux intervenants ont fait référence au courage du peuple ukrainien et à l’importance de sa résistance. Marco Rubio déclarait : « Ce sont des gens qui disent en substance que nous refusons d’être les esclaves de Poutine. » L’animateur de talk-show Mark Levin : « Nous ne prétendons pas que lorsque des personnes épris de liberté sont écrasées et massacrées par un ennemi des États-Unis, cela n’a pas d’importance. Cela compte. . . Ces gens veulent vivre et ils veulent se battre. “Ils devraient avoir des armes pour tuer autant de ces salauds que possible.” Même Trump avait été franc à l’époque : « L’attaque russe contre l’Ukraine est épouvantable. C’est un scandale et une atrocité qui n’aurait jamais dû se produire.
Mais le slogan America First martelé par Donald Trump s’impose désormais à tous. L’adulation de Donald Trump envers la Russie et Vladimir Poutine, la force croissante de l’aile isolationniste du parti et la polarisation négative brutale ont fait basculer la majeure partie de la base vers cette nouvelle ligne de pensée. La Chambre des représentants n’a pas voté la loi qui comprenait une aide de 60 milliards à l’Ukraine. Tout simplement parce que Mike Johnson, aux ordres de Donald Trump, refuse de la mettre au vote. Et si tel était le cas, la loi passerait assez facilement avec la totalité des démocrates et une partie non négligeable des républicains.