Donald Trump a gagné la primaire de Caroline du Sud. Ce n’est pas une surprise. Mais avec un score qui se situe dans la fourchette basse des sondages. Encore plus que lors des primaires du New Hampshire, Nikki Haley pouvait donner l’impression qu’elle avait gagné cette primaire. Elle va donc poursuivre son combat comme elle l’avait annoncé. Au moins jusqu’au Super Tuesday. “We will fighting for America”; “I am running to be president to save America”; “We are the greatest country in human history”. Des déclarations faites pour galvaniser les supporters mais qui ne vont pas au-delà.
Mais Nikki Haley est enfermé dans un raisonnement qui ne mène nulle part : Ni Biden, qui appelle son opposant fasciste, ni Trump qui désigne ses opposants de vermines. Le problème est que, sauf surprise, ce sera un match qui opposera l’un ou l’autre.
Qu’indique ces 40 % gagnés en Caroline du Sud ? Qu’une proportion non négligeable des électeurs républicains ne veut pas voter pour Donald Trump. Ce qui posera un problème au camp républicain dans les élections générales.
Mais au moment de choisir entre Joe Biden, responsable de tous les maux que connait l’Amérique, et Donald Trump qui n’est pas le candidat pour l’Amérique, ces 40 % sont plutôt une bonne nouvelle pour les démocrates.
Nikki Haley a un problème. Désormais, elle critique ouvertement son rival dans les primaires. Mais à chaque itération, l’équipe de Joe Biden en profite pour faire de la récupération. Finalement quel est l’objectif de Nikki Haley sachant que la probabilité quelle soit la candidate républicaine est proche de zéro ? Est-ce de révéler les faiblesses et les déficiences de Donald Trump et donc de favoriser Joe Biden ? Son problème est que, à l’occasion du premier débat de la campagne des primaires républicaines, elle était parmi les six à déclarer qu’elle supporterait Donald Trump, même s’il était condamné par la justice. Quelle est donc sa crédibilité lorsqu’on pense qu’à la fin, elle se rangera derrière Donald Trump et rejoindra le team des losers Ron DeSantis et Vivek Ramaswamy ?
C’est exactement ce que pense Gavin Newsom
De son côté, Donald Trump est présent sur deux fronts : politique et judiciaire. Son agenda des semaines à venir alterne entre les procès et les meetings de campagne. Mais les verdicts récents dans les affaires E. Jean Caroll et de fraudes de la Trump Organization a ouvert troisième front : financier. Il est censé mobiliser plus d’un demi-milliard de dollars d’argent frais pour payer les amendes. Car faire appel ne le dispensera pas de mettre cet argent dans un sequestre en attendant le verdict de l’appel. Il peut utiliser également n’en mobiliser qu’une partie mais avec l’inconvénient de payer des intérêts sur le solde. A-t-il cet argent à disposition ? Devra-t-il vendre des biens immobiliers dans ces conditions qui ne sont évidemment pas idéales ? On le saura assez rapidement. Il a demander un délai qui lui a été refusé.
En attendant, une supportrice qui se présente comme suit a lancé une cagnotte pour aider le pauvre candidat à payer cette amende : “My name is Elena Cardone and I am a wife of Grant Cardone, mother and an ardent supporter of American values and an advocate for justice, I stand unwaveringly with President Donald Trump in the face of what I see as unprecedented and unfair treatment by certain judicial elements in New York”. Au 24 février, elle a réussi à collecter 1 156 925 dollars. Etonnant, cet appêtit des gens riches pour demander de l’argent aux autres. Elena Cardone est l’épouse d’un investisseur qui aurait pu demander à son conjoint de puiser dans sa propre cagnotte pour aider son héros.
De son côté, Donald Trump poursuit son activité de merchandising et de produits dérivés. Après les steaks, la vodka, les casquettes, les T-shirts, voilà les sneakers du meilleur goût proposés au modeste prix de 399 dollars. Apparemment, le stock serait épuisé.
Après l’assassinat de Navalny, tous les politiques se devaient de faire une déclaration, sauf Donald Trump qui n’en voyait sans doute l’intérêt ou la nécessité. Jusqu’à comprendre qu’il fallait déclarer quelque chose. Entre deux plaintes ou série d’insultes contre l’appareil judiciaire, les démocrates, Joe Biden ou toute personne qui ose le critiquer, il s’est donc cru obligé de dire quelque chose. Sauf que les quelques lignes du message rédigé sur le fil de son compte n’ont pas grand sens. Quel est lien entre ce tragique événement et la frontière, les élections frauduleuses, les décisions de justice… Ose-t-il formuler l’idée qu’il est à Joe Biden ce qu’Alexei Navalny est à Vladimir Poutine ?
Sur ce comportement étrange de l’ex-président qui semble totalement bloqué lorsqu’il s’agit de Vladimir Poutine, Nancy Pelosi a fourni quelques explications possibles sur MSNBC.
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