Le Superbowl est le rendez-vous sportif de l’année, avec une audience TV qui peut dépasser les 100 millions de téléspectateurs. A titre de comparaison, les débats républicains étaient de l’ordre de 10 millions. C’est donc un rendez-vous télévisuel qui se décline sur deux plans : sportifs et publicitaires. Cette année, c’est l’équipe de Kansas City qui a battu celle de San Francisco, d’un cheveu et dans la période des prolongations. Sur le plan publicitaire, c’est une occasion inespérée de toucher une large audience. Mais il faut avoir les poches pleines car un spot de 30 secondes coûte entre 6 et 7 millions de dollars.
RFK Jr, est le troisième fils de RFK, alias Robert Kennedy et donc le neveu du président Kennedy alias JFK. Il s’est mis en tête de se présenter aux élections présidentielles S’il ne bénéficiait de son patronyme, il ne serait pas aller bien loin. Il s’est en particulier illustré au moment du Covid pour être un des fers de lance du mouvement antivaccin. Et il est un adepte assez récurrent de théories du complot. Il n’a évidemment aucune chance d’être élu, il le sait pertinemment. En revanche, il pourrait causer un grand tort à Joe Biden en grappillant les quelques milliers de voix dans les états clés.
C’est la raison qui a poussé le super PAC appelé American Values 2024, qui soutient la candidature de Kennedy et est en grande partie financé par le mégadonateur pro-Trump Timothy Mellon. Financer un Kennedy pour favoriser un Trump, le jeu n’est pas très compliqué à débugueur.
La publicité de 30 secondes a été payée par un, dont l’autobiographie auto-publiée aurait été jonchée de stéréotypes raciaux. Les démocrates ont même récemment déposé une plainte auprès de la Commission électorale fédérale, affirmant que le groupe fournissait illégalement une aide à la campagne de Kennedy en l’aidant dans ses efforts pour figurer sur le bulletin de vote. American Values 2024 a déclaré que ces allégations visaient à « diffamer Kennedy, à le vilipender et à drainer ses fonds de campagne ».
La publicité que le groupe a financé pour soutenir Kennedy ressemble presque à une publicité utilisée par John F. Kennedy, l’oncle de RFK Jr., lors de sa campagne présidentielle de 1960. Quoi qu’il en soit, l’inspiration de cette publicité n’est pas difficile à découvrir.
Les proches de Kennedy avaient déjà dénoncé sa carrière de complotiste anti-vaccin, sa campagne 2024 et son invocation de leur nom de famille pour se légitimer politiquement. Mais la querelle familiale s’est poursuivie dimanche, lorsque les cousins de RFK Jr., Bobby et Mark Shriver, ont contesté l’annonce utilisant une image de leur mère, Eunice, qui était la sœur de JFK.
Robert F. Kennedy Jr. s’est excusé auprès des membres de sa famille après qu’un comité d’action politique a diffusé dimanche une publicité pendant le Super Bowl qui invoquait l’héritage de sa famille et ressemblait beaucoup à une publicité de campagne de 1960 pour son oncle, l’ancien président John F. Kennedy.
« Je suis vraiment désolé si la publicité du Super Bowl a causé de la douleur à quelqu’un dans ma famille », a écrit Kennedy sur les réseaux sociaux. « La publicité a été créée et diffusée par l’American Values Super PAC sans aucune implication ou approbation de ma campagne… Je vous aime tous ». Ce qui ne l’empêche par de laisser la publicité active sur son compte.
La publicité du Super Bowl a reçu un accueil mitigé en ligne, certains de ses partisans appréciant la nostalgie et la campagne lors de l’émission de télévision la plus regardée. D’autres ont été consternés par la comparaison implicite avec son oncle, un démocrate socialement progressiste qui a été assassiné en 1963.
« Cette publicité pour le Super Bowl de RFK Jr. est un plagiat pur et simple de la publicité de JFK de 1960 », a écrit Robert Shrum, consultant politique démocrate de longue date et rédacteur de discours pour l’ancien sénateur américain Ted Kennedy, sur les réseaux sociaux. «
Alors que Kennedy a souvent invoqué sa famille politique tout au long de sa candidature, beaucoup de ses proches ont dénoncé sa candidature à la présidence. « Bobby partage peut-être le même nom que notre père, mais il ne partage pas les mêmes valeurs, la même vision ou le même jugement », ont écrit quatre de ses frères et sœurs dans un communiqué après le lancement de sa campagne indépendante en octobre dernier. « Nous dénonçons sa candidature et pensons qu’elle est périlleuse pour notre pays. » En juillet, le petit-fils de l’ancien président, Jack Schlossberg, a qualifié la campagne de son oncle d'”embarrassante » et a déclaré qu’il « échangeait Camelot, les théories du complot et les conflits de célébrités pour un gain personnel et la célébrité ».
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