Le déficit bugétaire américain va exploser dans les années à venir. C’est le Congressionnal Budget Office (CBO), une agence fédérale qui fait de la branche législative, qui tire (à nouveau la sonnette d’alarme). Sur l’année 2024, il devrait s’établir à 1 600 milliards de dollars et atteindre 2 600 milliards en 2034.
Rapporté au PIB, il sera de 5,6 % du PIB et à 6,1 % en 2025. Le CBO note que les déficits n’ont dépassé cette part du PIB qu’en période de crise économique, et non lorsque l’économie américaine est en plein essor. Donc les Etats-Unis seraient en crise économique.
Dans le même temps, la dette publique passerait de 99 % du PIB à la fin de cette année à 116 % de la production économique d’ici 2034, soit le niveau le plus élevé jamais enregistré dans l’histoire des Etats-Unis. En 2050, il pourrait atteindre 160 % du PIB.
Le CBO affirme que les paiements d’intérêts sur la dette contribuent énormément au déficit, le coût de l’explosion équivalant à environ les trois quarts de l’augmentation du déficit au cours des 10 prochaines années. À partir de l’année prochaine, les coûts d’intérêt représenteront une part plus importante du PIB qu’à n’importe quel moment depuis au moins 1940. Le déficit alourdit la dette qui alourdit le montant des remboursements, un cercle vicieux dont n’arrivent pas à sortir les Etats-Unis. La dernière fois que les Etats-Unis ont eu un budget en excédent remonte au deuxième mandat de Bill Clinton.
Depuis 1980 et l’arrivée de Ronald Reagan, les républicains n’ont de cesse que de baisser les impôts des particuliers et des entreprises.
A la fin de la période, le service de la dette sera une fois et demie plus élevée qu’aujourd’hui. Le vieillissement de la population et la croissance attendue des dépenses de la sécurité sociale et de l’assurance-maladie sont d’autres facteurs qui contribueront à l’explosion des déficits.
Pour terminer sur une note positive, le CBO note que le déficit pour 2024 est inférieur de 63 milliards de dollars aux prévisions du CBO au printemps dernier. La principale raison de sa projection légèrement plus ensoleillée : la législation récente qui a plafonné les dépenses. L’autre raison de la réduction du déficit avancée par le CBO est l’accélération de la croissance économique, en partie en raison de l’augmentation du nombre de personnes qui travaillent grâce à l’augmentation de l’immigration nette.