PRÉSIDENTIELLES 2024>S-51 Donald Trump en tête et à la barre
PRESIDENTIELLES 2024>S-52 Des élections à haut risque
Ce n’est pas une grande surprise : Tim Scott « suspended my campaign for president ». Il pourrait justifier le terme “suspend” avec l’annonce de sa décision su Fox News. « I think the voters, who are the most remarkable people on the planet, have been really clear that they’re telling me, ‘Not now, Tim,’” expliquait sur la chaine au présentateur Trey Goudy (qui fut lui-même représentant de 2011 à 2019 – Décidément, la télévision est une institution de reconversion pour les politiques ; c’est sans doute plus drôle que d’écrire et de voter des lois). Poursuivant : “I don’t think they’re saying, Trey, ‘No.’ But I do think they’re saying, ‘Not now.’” Est-ce à dire qu’il pourrait se représenter en 2028 ou tout simplement une formule pour ne pas admettre un échec ?
Tim Scott avait lancé sa campagne en mai dernier plutôt comme un républicain modéré ou plutôt un républicain non-MAGA, avec un message teinté d’optimisme : “Our party and our nation are standing at a time for choosing: Victimhood or victory?”. Mais c’est un positionnement délicat ces derniers temps et il avait le temps mis du vin dans son eau en devenant plus radical. Sa décision a été prise au regard de ses finances, de ses résultats dans les sondages et de la difficulté qu’il aurait pour remplir conditions pour participer au débat de décembre.
Tim Scott est le seul élu noir du Sénat et le second sénateur républicain noir depuis la période de la Reconstruction après Ed Brooke, premier à être élu au suffrage universel. C’est une réelle performance si l’on considère qu’il n’y a eu que 12 sénateurs Noirs durant toute l’histoire des Etats-Unis. Au total, il y a eu un peu plus de 2000 élus au Sénat des Etats-Unis.
Ryan Binkley lance un appel à ses électeurs pour le rejoindre
Mais il semblerait que ce soit Nikki Haley qui bénéficierait de ce retrait (Trump pollster sees Haley benefiting from Tim Scott’s exit).
Un quatrième débat à quatre en décembre
En attendant le quatrième débat de décembre (Dec. 6 in Tuscaloosa, Alabama) dont les conditions pour participer ont été durcies (Les participants doivent également récolter les dons d’au moins 80 000 donateurs uniques, avec au moins 200 donateurs uniques par État ou territoire, dans au mins 20 États. Les candidats ont jusqu’à 48 heures avant le débat pour satisfaire aux exigences), qui a gagné le troisième débat républicain ? Question à laquelle se sont attelés de nombreux observateurs et analystes politiques. Et pourtant a-t-elle un intérêt ? Même si on peut en douter on donnera néanmoins l’analyse du site Web 538, il semblerait que Nikki Haley s’en soit sortie que ses concurrents. Il semblerait également que Chris Christie et Tom Scott soient à la traîne. Sans parler des autres candidats qui n’ont pas été qualifiés pour ce troisième débat.
Pourquoi cette question de l’intérêt du troisième débat est assez faible ? Tout simplement parce que Donald Trump n’y participe pas alors qu’il est largement en tête. Sauf imprévu ou accident particulier, il sera donc le candidat du parti républicain qui affrontera le candidat Joe Biden, qui devrait être (toujours sans imprévu ou accident particulier) le candidat démocrate.
Ce désintérêt se manifeste auprès des Américains dont le nombre de téléspectateurs est parti d’un étiage assez bas et n’en finit pas de baisser : 12,5 millions de téléspectateurs en août (ce qui est très faible), 9 millions en septembre et 7,5 millions si l’on ajoute la TV et le streaming via Internet.
Mais peut-être plus intéressant est de savoir quels sont les sujets qui comptent le plus et qui seront sans doute au cœur des débats lors de la campagne entre les deux candidats. Selon 538, reprendre le contrôle de la hausse des prix vient en tête devant le contrôle de l’immigration et, en troisième position, protéger l’Amérique des conflits extérieurs et le terrorisme. Pourtant, si l’on en juge par les résultats des élections partielles de novembre, le droit à l’IVG vient assez loin dans les sujets cités alors qu’il a joué un rôle important.
Who won and lost the debate?
Share of likely Republican primary voters who watched the debate who said each candidate performed the best and worst in the debate (Source: 538)
Les sujets qui comptent
Joe Biden n’est pas populaire. Assurément. Selon le site 538, les courbes de popularité et d’impopularité se sont croisées en octobre 2021 (9 mois après son entrée à la Maison Blanche) et sont restées éloignées depuis
Mais les Américains en général (même si ce ne sont pas les mêmes) n’ont pas une bonne opinion de Donald Trump n’ont plus.
Le 14e Amendement en question
On le sait, Donald Trump est inculpé dans le cadre de 4 procès qui vont instruire 91 chefs d’inculpation. On ne sait pas ce qu’il en sortira mais on a vu néanmoins qu’une condamnation dans l’un de ces procès pourrait faire changer d’avis quelques pourcents de voix d’électeurs républicains pourrait être suffisant pour faire pencher la balance vers les démocrates.
Un autre élément est que Donald Trump parce qu’il a violé la 3e section du 14e Amendement (« Donald Trump est inéligible »). Le débat a été ouvert par un long papier de deux juristes qui ont donné crédit à l’idée que Donald Trump ne pouvait pas être élu parce qu’il « aurait pris part à une insurrection ou à une rébellion ».
Forts de ces éléments, plusieurs états se sont lancés dans une initiative pour ne pas inscrire le nom de Donald Trump sur les bulletins de leur Etat lors des prochaines élections. Mais, les unes après les autres, ces initiatives semblent faire pschitt. Un juge du Michigan vient de rejeter une telle demande faisant suite à une décision similaire dans le Minnesota ou le New Hampshire. Mais la bataille n’est pas encore terminée.
Un jugement sur cette question vient d’être rendu et ne peut que rendre perplexe. C’est le groupe Citizens for Responsability and Ethics in Washington qui a lancé l’initiative. Le juge a décidé que certes Donald Trump “did engage in an insurrection on January 6, 2021 “through incitement, and that the First Amendment does not protect Trump’s speech.” Mais que la “Section 3 of the 14th Amendment doesn’t apply to Trump”. Une des bizarreries juridiques. Le camp Trump s’est évidemment félicité de ce jugement ne reprenant que la conclusion : “We applaud today’s ruling in Colorado, which is another nail in the coffin of the un-American ballot challenges” a déclaré Steven Cheung, un des portes-paroles de la campagne de Donald Trump. “The American voter has a Constitutional right to vote for the candidate of their choosing, with President Donald J. Trump leading by massive numbers.” Etonnant cette idée que c’est le bulletin est supérieur au jugement d’un tribunal.
Toutefois, Donald Trump n’est pas au bout de ses peines. Une trentaine d’actions ont été enregistrées et plus d’une douzaine sont en cours : New York, Texas, Nevada, Arizona, Alaska, Montana, New Mexico, Kansas, Wisconsin, Vermont, Massachusetts, Virginia, South Carolina, West Virginia, Delaware, Connecticut and New Jersey (Where efforts to disqualify Trump from 2024 ballot stand)
Joe Manchin réfléchit à se présenter
Joe Manchin, sénateur démocrate, a déclaré il y a déjà quelques temps qu’il ne se représentait pas aux élections de novembre prochain à son poste de sénateur. L’élu de la Virginie Occidentale a souvent attiré l’attention sur lui en s’opposant sur des projets de lois de son parti ou en laissant planer le doute sur ses intentions. Il se présente comme un indépendant mais ses actions montrent un soutien assez inconditionnel au secteur pétrolier. Ses conflits d’intérêts liés à une participation dans une entreprise familiale spécialisée dans le charbon sont pour le moins problématiques (Follow the Money Into Joe Manchin’s Pockets – The senator is no mystery. Fossil fuels feature heavily in both his personal and professional finances).
Dans une interview récente, il met en garde contre les dangers d’une nouvelle élection de Donald Trump mais il explique également qu’il songe sérieusement à se présenter aux élections présidentielles, sans doute le label No Label. On le sait, un candidat tiers dans un système à deux partis est nuisible à l’un des deux candidats. Ici, il pourrait prendre quelques voix d’électeurs démocrates et ainsi mettre en danger l’élection de Joe Biden. Donc en se présentant, il favoriserait l’élection de Donald Trump qu’il indique redouter.
Je t’oblige à être libre
Liberté est un des mots le plus souvent utilisé par les républicains. Souvent en opposition avec le gouvernement de Washington (et bien sûr quand ce sont les démocrates qui sont au pouvoir) et en faisant référence aux « Founding Fathers » en leur faisant dire ce qu’ils veulent. Dans un récent tweet, Ron De Santis revient sur le sujet avec une formulation pour le moins bizare : « Our Founders understood that religious liberty was God-given, not government-granted. We must reject the Left’s agenda that seeks to return America to the days when the scope of freedom of religion was dictated by elites based on what the elites were willing to tolerate ».
– « Religious liberty was God-given » : Oui, mais quelle religion et quel Dieu ?
– « Freedom of religion was dictated by elites » : C’est précisément ce que dit le premier amendement : « Le Congrès n’adoptera aucune loi relative à l’établissement d’une religion, ou à l’interdiction de son libre exercice ; ou pour limiter la liberté d’expression, de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement ou d’adresser au Gouvernement des pétitions pour obtenir réparations des torts subis. »
Gouvernement étant associé avec le terme élites (aujourd’hui péjoratif), qui veut en fait dire démocrates. Ron De Santis, diplomé de l’Ivy Leagues, gouverneur de Floride, n’appartient-il pas à cette élite ?
En fait, le projet sous-jacent est de revenir sur l’idée de séparation de l’église et de l’état pour présenter l’Amérique comme une nation chrétienne.
A chacun son sondage
Sur son fil X (ex-twitter), Nikki Haley publie les résultats d’un « mock caucus » qui la donne en tête.
Attaquer toujours et toujours
Vivek Ramaswamy : attaquer d’abord, attaquer ensuite, attaquer enfin tous azimuts, les concurrents, les médias, Ron McDaniel la présidente du parti républicain, les démocrates, les élites, (sauf Donald Trump qu’il a qualifié de meilleur président des Etats-Unis du 21e siècle). Une stratégie qui l’a fait remarquer au début de la campagne mais qui commence à lasser tout le monde et qui se ressent dans les sondages avec un côté « nerd arrogant » franchement insupportable.
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