Donald Trump avait-il l’autorité de bannir les « Bump Stocks », ces dispositifs qui transforment les armes semi-automatiques en armes automatiques ? [i] La Cour Suprême a accepté d’examiner la question dans le courant de l’année prochaine. Le 1er octobre 2017, Stephen Paddock, un retraité de la Poste, positionné au 32e étage du Mandalay Bay Resort de Las Vegas et muni d’une arme à feu transformée en « machine gun », tue 60 personnes et en blesse 413. Il peut tirer plus de 1000 coups en 11 minutes sur une foule de 22 000 personnes venues assister à un concert en plein air sur le Las Vegas Strip. Un véritable carnage. En février 2018, Donald Trump demande au Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives de se pencher sur la légalité des « Bump Stocks » et de revenir sur une décision prise sous l’administration Obama. L’interdiction de ces dispositifs de mort prend effet en 2019. Après le massacre de Las Vegas, des responsables du ministère de la Justice affirment que l’Exécutif n’a pas l’autorité de prendre une telle décision sans consulter le Congrès. Ce n’est donc pas le deuxième Amendement qui est en question mais la légalité d’une décision prise par le président. La NRA répète à l’envi que ce ne sont pas les armes à feu qui tuent mais les personnes qui les détiennent. Toutefois, on peut affirmer sans crainte d’être contredit que sans arme automatique, Stephen Paddock n’aurait pas réussi une telle hécatombe. Les Etats-Unis sont malades des armes à feu et 2023 sera une année record en tuerie de masse.
[i] Le National Firearms Act of 1934 définit une « machine gun » comme une arme qui tire, peut tirer ou peut être transformée pour tirer automatiquement plus d’un coup sans avoir à recharger et en appuyant une seule fois sur la gâchette. Le Gun Control Act of 1968 a élargi cette définition en incluant les dispositifs (comme les Bump Stocks) qui peuvent être utilisés pour transformer une arme en « machine gun ».