Avec le retour de trois pandas en Chine, les États-Unis pourraient bientôt ne plus en avoir sur leur sol. En pleines guerres, le sujet peut paraître léger, voire futile. Mais ne traduit-il pas un durcissement des tensions entre les Etats-Unis et la Chine ? C’est ce que pense Graham Allison, professeur de gouvernement à Harvard et ancien responsable du ministère de la Défense : « L’expiration des accords sur le panda est un indicateur de la « détérioration générale » des relations entre les États-Unis et la Chine, chaque pays prenant des mesures qui nuisent à l’autre mais qui sont finalement contre-productives ».
Certains des derniers pandas géants des États-Unis retournent en Chine. Le zoo national de Washington a annoncé le mois dernier que ses trois pandas – Mei Xiang, Tian Tian et leur petit mâle de 3 ans, Xiao Qi Ji – retourneront en Chine d’ici le 15 novembre, plus tôt que prévu.
Leur départ laisse le zoo d’Atlanta comme le seul aux États-Unis avec un programme de pandas géants. Mais l’accord de prêt pour les quatre pandas du zoo expire l’année prochaine, ce qui laisse présager qu’il n’y aura pas de pandas aux États-Unis pour la première fois depuis 1972.
Les États-Unis ne sont pas le seul pays à faire face à la perte des ours bien-aimés, que la Chine a longtemps offerts à d’autres pays dans ce que l’on a appellé la « diplomatie du panda ». Le seul couple de pandas en Grande-Bretagne devrait retourner en Chine depuis le zoo d’Édimbourg d’ici la fin de l’année, tandis que l’Australie et la Chine négocient la prolongation d’un accord de prêt pour deux pandas au zoo d’Adélaïde qui expire l’année prochaine. En fonction de ce qui se passe, les trois pays pourraient être exempts de pandas d’ici 2024.
L’exode des pandas survient alors que les États-Unis et leurs alliés sont en désaccord avec la Chine sur un certain nombre de questions, notamment le commerce, la technologie, le statut de Taïwan et la position de la Chine sur les guerres au Moyen-Orient et en Ukraine. Les États-Unis et la Chine ont exprimé leur intérêt pour l’amélioration des liens, et le président Joe Biden et le président chinois Xi Jinping devraient se rencontrer à San Francisco ce mois-ci, leur première interaction en un an.
Mei Xiang et Tian Tian sont arrivés au zoo national de Washington en 2000 dans le cadre d’un accord de 10 ans qui a été renouvelé trois fois depuis 2010. Xiao Qi Ji, dont le nom signifie « petit miracle », est née en 2020 à la suite d’une insémination artificielle. Les efforts pour renouveler l’accord actuel du zoo sur les pandas, qui se termine le 7 décembre, ont été infructueux.
Les premiers pandas géants sont arrivés aux États-Unis en 1972 sous le président Richard Nixon, après qu’il a effectué une visite historique en Chine qui a ouvert la voie à l’établissement de relations diplomatiques en 1979. Ping-pong et Pandas avaient été le symbole dans la réactivation de ces relations.
Le panda géant, endémique de Chine, n’est plus en voie de disparition mais toujours considéré comme en péril. On estime qu’il y en a 1 800 à l’état sauvage et 600 autres en captivité dans le monde, les zoos étrangers payant à la Chine un loyer sur les ours qui sert aux efforts de conservation.
Aux États-Unis, la représentante MAGA Nancy Mace (R-S.C.), avait présenté l’année dernière un projet de loi qui « donnerait la liberté aux pandas et permettrait aux pandas nés aux États-Unis de rester aux États-Unis ».
L’un des pays qui a reçu deux nouveaux pandas en 2019 est la Russie, qui s’est rapprochée de la Chine, en particulier depuis l’invasion de l’Ukraine par le président Vladimir Poutine en 2022. Vladimir Poutine et Xi Jinping ont assisté à la cérémonie d’ouverture du pavillon des pandas au zoo de Moscou.