Les prochaines élections présidentielles américaines auront lieu dans un an, le mardi 5 novembre 2024. Pour l’heure, la compétition se situe du côté républicain avec des primaires destinées à faire émerger le candidat du GOP qui devra s’opposer vraisemblablement au démocrate Joe Biden. Ces primaires commenceront réellement le 15 janvier 2024 avec le traditionnel Caucus de l’Iowa et se termineront le 4 juin 2024 avec les Etats du Montana, du New Jersey, du Nouveau Mexique et du Dakota du Sud. Toutefois, il peu probable qu’il soit nécessaire d’aller jusqu’au 4 juin pour que le candidat ait émergé.
Ces élections sont à nulle autre pareille dans l’histoire des Etats-Unis. A ce jour, on ne voit pas très bien ce qui pourrait empêcher Donald Trump d’être le candidat républicain alors même qu’il a subi deux procédures d’impeachment et qu’il a été mis en examen dans quatre affaires impliquant 91 chef d’inculpation. Du jamais vu. Et même s’il était condamné à de la prison, rien ne l’empêcherait théoriquement de continuer à se présenter et à être élu.
Selon un sondage NPR/PBS NewsHour/Marist publié début octobre, la plupart des Américains pensent que Trump a fait quelque chose de mal. Compte tenu des enquêtes multiples menées contre lui, les trois quarts des Américains voient des actes répréhensibles de la part de Trump : 49% pensent qu’il a fait quelque chose d’illégal, et 26% pensent qu’il a fait quelque chose de contraire à l’éthique mais pas d’illégal.
Sans surprise, ces sondages diffèrent considérablement selon l’appartenance partisane :
– Neuf Républicains sur 10 pensent que Biden a fait quelque chose de mal en rapport avec les affaires de son fils, avec 7 indépendants sur 10. En revanche, un Démocrates sur trois en pensent la même chose.
A l’inverse, presque tous les démocrates – 97 % – pensent que Trump a fait quelque chose de mal, ainsi que les trois quarts des indépendants. Environ la moitié des Républicains croient la même chose.
La présence de Donald Trump a quelque de suréaliste (Premier débat républicain : Trumpless ProTrump debate). Lors du premier débat des républicains auquel l’ex-président candidat ne participait pas, à la question : « Vous avez tous signé un engagement de soutenir le candidat qui gagnera les primaires républicaines. Si l’ex-président est condamné par un tribunal, le soutiendrez-vous toujours comme le choix de votre parti ? Levez-la main. »
Six candidats sur huit ont levé la main.
Début novembre, il reste 9 candidats en lice (voir ci-dessous). Les derniers sondages donnent Donald Trump largement favori dans Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, et Nikki Haley, l’ex-gouverneure de Caroline du Sud et ambassadrice aux Nations Unies sous l’administration Trump. Si certains se montrent assez critiques vis-à-vis de Donald Trump
Déjà six candidats ont jeté l’éponge, Francis Suarez, le maire de Miami, Will Hurd, député du Texas, Corey Stapelton, Secretary of State du Montana, Perry Johnson, Larry Elder et tout récemment Mike Pence, ancien Vice-président qui après « avoir réfléchi et prié » a pris la décision de renoncer à se présenter. Après un mandat de vice-présidence passé à louer la grandeur de son patron de manière visqueuse, obséquieuse et sans aucune retenue. Il naviguait entre 1 et 2 % d’intentions de vote. Son principal acte de bravoure – qui n’est pas négligeable – a été de refuser de ne pas certifier les votes des grands électeurs le 6 janvier 2021.
Un an avant les élections, la popularité de Joe Biden est au plus bas depuis son entrée à la Maison Blanche avec seulement 37 % d’opinions favorables. Et même auprès des démocrates, à 75 % d’opinions favorables, cette popularité n’a jamais été aussi faible. Et seulement, 5 % des républicains ont une opinion favorable de leur président.
Pour beaucoup d’analystes, un tel taux ne lui permettrait pas d’ête réélu. Mais le taux de popularité de son opposant probable Donald Trump n’est pas populaire. Il bénéficie d’un soutien inconditionnel de ceux que l’on appelle les républicains MAGA qui ne représentent que 30 à 40 % du parti républicains mais qui en ont pris le pouvoir. Des républicains bon teint comme Mitt Romney qui était le candidat de 2012 se considère comme un paria dans son propre parti.
Le « remake » d’un match Biden-Trump n’enthousiasme pas grand monde. Pour certains, Joe Biden, est le seul rempart contre l’élection de Donald Trump qui éloignerait encore plus les Etats-Unis de la démocratie, et pour d’autres, Donald Trump est plus que jamais le candidat des deux slogans, America First et MAGA. Et pourtant, c’est le scénario le plus probable.
A un an des élections, plus d’Américains penchent pour le parti démocrate selon le National Public Opinion Reference Survey (NPORS) réalisé par le Pew Research Center : 47 % pour le parti démocrate, 45 % pour le parti républicain. Seulement 8 % refusent de se prononcer pour l’un ou pour l’autre de ces deux partis.
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