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Joe Biden sur les fronts Israélien et Ukrainien

Un train peut en cacher un autre mais cette guerre – qui a commencé par un acte de terrorisme de grande ampleur de la part du Hamas – s’ajoute à celle d’Ukraine qui, du coup, est passée pendant quelques temps sous les radars médiatiques. Ce qui n’est sans doute pas pour déplaire à Vladimir Poutine qui peut aussi espérer que l’effort militaire des Etats-Unis à Israël réduise celui aux forces ukrainiennes.

Tout le monde se demande comment Israël, avec les moyens de surveillance et de renseignement qu’il a mobilisés – a pu se laisser surprendre par le Hamas. Contrairement à l’invasion en Ukraine que les Américains avaient largement prévue, celle-ci n’avait pas été envisagée.

Rétrospectivement (une position très facile il faut en convenir, c’est toujours plus facile après), on ne peut que s’étonner d’être surpris. L’attaque lancée samedi intervient quasiment jour pour jour cinquante après le début de la guerre du Kippour. Pour rappel, la guerre du Kippour opposa, du 6 au 24 octobre 1973, Israël à une coalition militaire arabe menée par l’Égypte et la Syrie. Cette année-là, le jour du jeûne de Yom Kippour, férié en Israël, coïncide en 1973 avec la période du ramadan. Les Égyptiens et les Syriens attaquent par surprise simultanément dans la péninsule du Sinaï et sur le plateau du Golan, territoires respectivement égyptien et syrien occupés par Israël depuis la guerre des Six Jours. Mais parmi les différences essentielles entre les deux, l’attaque de 1973 se situe sur le terrain militaire et intervient sur les terrains contestés et annexés lors de la guerre des Six jours. L’attaque de Hamas est une action terroriste barbare (un pléonasme) qui intervient sur le territoire d’Israël d’avant 1967.

Certains ont qualifié l’attaque du 7 octobre de 11 septembre israélien. Mais si l’on rapporte le nombre de morts quasi instantanés – environ 900 – à la population américaine, on atteindrait le nombre astronomique de 32 000 victimes (sans parler des blessés). C’est donc un 11 septembre à la puissance 10.

Dans une première intervention, Joe Biden a lourdement condamné le Hamas et assuré que les Etats-Unis apporteraient un soutien inconditionnel à Israël. Il a également demandé à toutes les élus, démocrates, républicains et indépendants d’oublier les divisions politiques pour s’unir dans cette nouvelle bataille.

Dans un second discours, il a condamné purement et simplement l’attaque du Hamas en ajoutant que rien, rien ne peut la justifier. Il a donc indiqué qu’Israël avait le droit et le devoir de se défendre. Et contrairement à ce qui était l’usage, il n’a pas demandé à Israël de retenue dans la riposte qui devrait intervenir dans les prochains jours. En tous cas, elle a été confirmé par l’ambassadeur d’Israël en France sur LCI. Cette contre-attaque terrestre va bien être lancée prochainement. A la question comment faire la différence entre les terroristes du Hamas et les civils palestiniens, Raphael Morav pu seulement répondre qu’Israël mettrait tout en œuvre pour faire la différence. N’est-ce pas là un vœu pieux car cela sera évidemment très difficile dans les conditions que l’on connaît ?

Depuis samedi, Joe Biden aurait, selon Axios (Inside Biden’s weekend responding to Hamas attack on Israel), passé deux douzaines d’appels aux dirigeants étrangers. Les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni ont publié un communiqué commun (voir ci-dessous)

Il a par ailleurs dépêché son Secrétaire d’Etat, Antony Blinken, dans une tournée de six pays arabes (Jordanie, Palestine, Qatar, Bahrein, Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis et Egypte) avec qu’ils fassent pression sur le Hamas, d’œuvrer pour la mise en place d’un cordon humanitaire pour l’évacuation de la population palestinienne de Gaza et pour faire tout pour que le conflit ne se régionalise pas. « Nous continuerons à faire pression sur des pays pour qu’ils contribuent à empêcher le conflit de s’étendre et pour qu’ils utilisent leur influence sur le Hamas afin qu’il libère les otages immédiatement et sans condition », a déclaré M. Blinken jeudi à Tel-Aviv. En clair, les Etats-Unis sont de retour dans la région.

Mais cela n’a pas empêché les critiques, le plus souvent stupides et relevant de la posture : « c’est la faute à Joe Biden ».

La plus ridicule revient au maître dans le domaine, l’ancien président affirmant dans un message sur réseau social : « THE HORRIBLE ATTACK ON ISRAEL, MUCH LIKE THE ATTACK ON UKRAINE, WOULD NEVER HAVE HAPPENED IF I WERE PRESIDENT – ZERO CHANCE! ». Toutes les catastrophes qui interviennent aujourd’hui ne seraient pas arrivées si Trump était à la Maison Blanche.

Et il a également publié un message du commentateur Mark Levin de Fow News dans la même veine : « Trump cut off funds to the Palestinians, unleashed unprecedented peace initiatives in the Abraham Accords, killed the Iran deal, was starving the Iranian regime of resources with crushing sanctions, and Biden not only reversed it all, including funding the Palestinians and Iran, but undermined Netanyahu at every turn, refused to meet with him, demanded that Israel make more concessions to the Palestinians. Appeasement and worse has consequences ».

Il a poursuivi ses propos outrageants en déclarant notamment que le Hamas était « very smart » et critiquer le Premier ministre israélien parce qu’il n’avait pas participé à l’élimination du général iranien Qassem Soleimani. Assez peu de républicains ont « osé » critiqué le « mob boss » dont l’objectif est seulement de faire parler de lui. En dépassant de plus en plus les limites du supportable. Mais peu importe. Certains pensent qu’il faut arrêter de faire une fixation sur les propos de Donald Trump. Peut-être mais il ne faut pas oublier que – sauf imprévu – c’est le futur candidat républicain aux élections présidentielles et qu’il a des chances de l’emporter.

Cette tragédie est aussi l’occasion pour les républicains de taper sur Joe Biden (The Israel crisis is horrific. Republicans say it’s a ‘great opportunity’ to attack Biden). C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré sans ambage la botoxée Ronna McDaniel, présidente du parti républicain : « it’s a great opportunity for our candidates to contrast where Republicans have stood with Israel time and time again and Joe Biden has been weak ».

Suite aux critiques que cette déclaration a suscité, le porte-parole du parti républicain s’est fendu d’un correctif : « The RNC and Chairman McDaniel have long been fierce advocates for Israel, its people, and condemned the attacks immediately. It’s despicable that the media is twisting Chairman McDaniel’s words and providing cover for Democrats that have repeatedly attacked Israel’s right to exist. »

Le propos le plus abject est sans doute du soi-disant modéré Tim Scott, candidat à la primaire républicaine, qui a affirmé sans problème que « Joe Biden avait du sang sur les mains ».

Kevin McCarthy qui vient d’être débouté du Congrès, poursuit la même rengaine, il y a trois tout allait bien (les Républicains qui n’arrivent même pas à élire leur speaker devraient faire preuve d’un peu plus d’humilité).

Un des autres arguments avancés par de nombreux élus républicains MAGA, cette attaque a été financé par les 6 milliards dont Joe Biden a fait cadeau à l’Iran. Un peu comme le loup qui accuse l’agneau de troubler son breuvage alors qu’il se situe en aval de la rivière. Ces fonds n’ont pas été donnés mais débloqués dans le cadre de l’échange d’otages récents. Ensuite, ils ne sont pas encore arrivés sur les comptes donc n’ont même pas pu être utilisé. Enfin, cette décision, prise il y a un mois, ne pouvait pas constituer une sorte de feu vert pour une action préparée il y a plusieurs années. Peut-être une dizaine d’années selon l’adjointe au maire de Jérusalem interviewée sur CNN.

D’autres font le parallèle entre la frontière entre Gaza et Israël et celle entre le Mexique assimilant les migrants sud-américains et les terroristes du Hamas.

Dans la lignée du America First, Marjorie Taylor Greene considère que les Etats-Unis ne doivent pas s’impliquer et répondant de fausses informations selon lesquelles le président se serait mis au vert.

Mais, il faut reconnaître que de l’autre côté, il y a eu aussi des déclarations tout aussi répréhensibles. BLM Chicago (le chapitre de Black Lives Matter in Chicago) ne fait non plus dans la dentelle avec des messages ignobles faisant semblant de confondre le Hamas et les Palestiens alors que les seconds sont les otages des premiers.

Les Democratic Socialists of America ne sont pas en reste organisant des manifestations de soutien aux Palestiniens. Alexandra Ocasio-Cortez a fermement critiqué ces initiatives : « It should not be hard to shut down hatred and antisemitism where we see it. That is a core tenet of solidarity (…) The bigotry and callousness expressed in Times Square on Sunday were unacceptable and harmful in this devastating moment. It also did not speak for the thousands of New Yorkers who are capable of rejecting both Hamas’ horrifying attacks against innocent civilians as well as the grave injustices and violence Palestinians face under occupation ».  

Today, the leaders of France, Germany, Italy, the United Kingdom and the United States of America released the following joint statement following their call:   Today, we — President Macron of France, Chancellor Scholz of Germany, Prime Minister Meloni of Italy, Prime Minister Sunak of the United Kingdom, and President Biden of the United States — express our steadfast and united support to the State of Israel, and our unequivocal condemnation of Hamas and its appalling acts of terrorism.   We make clear that the terrorist actions of Hamas have no justification, no legitimacy, and must be universally condemned. There is never any justification for terrorism.  In recent days, the world has watched in horror as Hamas terrorists massacred families in their homes, slaughtered over 200 young people enjoying a music festival, and kidnapped elderly women, children, and entire families, who are now being held as hostages.   Our countries will support Israel in its efforts to defend itself and its people against such atrocities. We further emphasize that this is not a moment for any party hostile to Israel to exploit these attacks to seek advantage.   All of us recognize the legitimate aspirations of the Palestinian people, and support equal measures of justice and freedom for Israelis and Palestinians alike. But make no mistake: Hamas does not represent those aspirations, and it offers nothing for the Palestinian people other than more terror and bloodshed.   Over the coming days, we will remain united and coordinated, together as allies, and as common friends of Israel, to ensure Israel is able to defend itself, and to ultimately set the conditions for a peaceful and integrated Middle East region.France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni et États-Unis expriment leur soutien à l’État d’Israël. Aujourd’hui, nous – M. Emmanuel MACRON, Président de la République, M. Olaf SCHOLZ, Chancelier fédéral de la République fédérale allemande, Mme Giorgia MELONI, Présidente du Conseil des ministres d’Italie, M. Rishi SUNAK, Premier ministre du Royaume-Uni et M. Joe BIDEN, Président des États-Unis d’Amérique – exprimons notre soutien ferme et uni à l’État d’Israël, ainsi que notre condamnation sans équivoque du Hamas et de ses effroyables actes de terrorisme.  Nous affirmons clairement que les actions du Hamas n’ont aucune justification, aucune légitimité et qu’elles doivent être universellement condamnées.  Rien, jamais, ne justifie le terrorisme.  Ces derniers jours, les terroristes du Hamas ont massacré des familles dans leurs maisons, ainsi que plus de 200 jeunes qui participaient à un festival de musique, et ont kidnappé des femmes âgées, des enfants et des familles entières, qui sont maintenant retenus en otage, sous les regards horrifiés du monde entier.  Nos pays soutiennent Israël dans ses efforts pour se défendre et défendre son peuple contre ces atrocités. Nous insistons sur le fait qu’aucun autre acteur hostile à Israël ne doit chercher à tirer avantage de ces attaques.  Nous reconnaissons tous les aspirations légitimes du peuple palestinien et soutenons des mesures égales de justice et de liberté pour les Israéliens et les Palestiniens. Mais ne nous y trompons pas : le Hamas ne représente pas ces aspirations et n’offre rien d’autre au peuple palestinien que davantage de terreur et d’effusion de sang.  Au cours des prochains jours, nous resterons unis et coordonnés, en tant qu’alliés et amis de l’État d’Israël, afin de garantir qu’Israël soit en mesure de se défendre et pour instaurer les conditions d’un Moyen-Orient pacifique et intégré.  

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