D’un côté, le meeting de Donald Trump qui s’ouvre avec la chanson de Lee Greenwood God Bless the USA et de l’autre Joe Biden avec un porte-voix devant un piquet de grève pour affirmer son soutien aux travailleurs de l’entrepôt de distribution des pièces détachées de General Motors, à Belleville dans le Michigan.
Mais avec une différence essentielle que Donald Trump est intervenu à Clinton Township, au nord de Detroit, devant des salariés d’un fabricant de pièces détachées (Drake Entreprise) où il n’y a pas de représentations syndicales. Il faut oser alors que les syndicats de l’industrie automobile sont en pleine négociation avec les directions des trois grandes entreprises : GM, Ford et Stellentis (qui détient Chrysler).
Une autre différence majeure est que Joe Biden est intervenu avec à ses côtés Shawn Fain, le président de l’UAW.
Ecouter le discours de Donald Trump (en totalité) peut être assez éprouvant tant il peut asséner de contrevérités, d’insultes, d’insanités et d’ignominies. L’angle d’attaque est relativement simple : il s’agit de dénigrer la politique de Joe Biden qui vise à inciter et aider financement la transition écologique en favorisant le passage vers la voiture électrique. « Vous souhaitez des augmentations de salaire, explique Donald Trump mais la conséquence de cette politique vers les voitures électriques est simple : dans deux ans, l’industrie automobile américaine aura disparu il s’agira plus d’augmenter les salaires car les emplois auront disparu ».Donc on en reste aux voitures à essence.
« Just get your union guys, your leaders, to endorse me and I will take care of the rest,” said Trump. “Under a Trump presidency, gasoline engines will be allowed and sex changes for children will be banned. Is that OK? (…) We will drill baby drill and it will have zero environmental difference ».
On ne voit pas très comment ne pas entrer dans la compétition de la voiture électrique permettra aux constructeurs automobiles américains de concurrencer les entreprises chinoises. Avec des formules dont il est familier : « The auto industry is being assassinated ». Une formule pour le moins paradoxale alors qu’elle s’adresse à une administration qui, en 2008, a littéralement sauvé cette industrie.
Ou encore : « You can be loyal to American labor or you can be loyal to the environmental lunatics,” Trump said at one point. “But you can’t really be loyal to both. It’s one or the other. »
Une formulation inadaptée à la situation et qui n’est pas sans rappeler l’échange entre Donald Trump lorsqu’il était président, et James Comey, le directeur du FBI dans lequel le premier demandait au second : « I need loyalty. I expect loyalty. »
Après les récentes critiques qu’il a formulées à son égard, Donald Trump a demandé que le président Shawn Fain de l’UAW, qu’il a qualifié à cette occasion de « good man » lui apporte son soutien. Une demande qui a évidemment aucune chance d’aboutir (voir vidéo ci-dessous). Le temps de recevoir une fin de non-recevoir de l’intéressé, il reprendra le chemin des insultes.
De son côté, Joe Biden est venu apporter un soutien simple aux grévistes avec un message simple : « You made a lot of sacrifices. You gave up a lot when the companies were in trouble. Now, they’re doing incredibly well. And guess what? You should be doing incredibly well, too,” Biden said to applause from the picketers. “You deserve a significant raise you need and other benefits. Let’s get back what we lost, OK? … It’s time for them to step up for us ».
Cette visite sans emphase être qualifiée d’historique dans la mesure où c’est la première fois depuis un siècle qu’un président vient aux côtés de travailleurs en grève.