Les électeurs de l’Ohio ont rejeté mardi 8 août la proposition connue sous le nom d’Issue 1 qui aurait rendu plus difficile la modification de la constitution de l’État (Les Représentants de l’Ohio représentent-ils encore les Ohioans ?). En particulier donnant la possibilité en novembre de modifier la Constitution de l’Etat pour inscrire le droit à l’IVG.
Le Non l’a emporté assez largement avec 57 % des voix contre 43 % pour le oui. Issue A aurait notamment relevé le seuil d’approbation des modifications futures de la constitution de l’État par les urnes d’une majorité simple à une majorité qualifiée de 60%. Plus de 3 millions de votes ont été exprimés au total. Ce nombre est faible comparée au près de 6 millions de votants aux élections présidentielles de 2020 mais plus élevé que certains ne le craignait pour un scrutin proposé en plein mois d’août.
Le résultat de l’élection spéciale de mardi maintient la situation qui est en place depuis 1912 et pourrait ouvrir la voie à l’approbation de l’amendement constitutionnel proposé sur le bulletin de vote en novembre qui vise à protéger le droit à l’avortement. Un sondage réalisé en juillet par USA Today Network et l’Université Suffolk a révélé que 58% des électeurs de l’Ohio soutiennent l’effort visant à inscrire l’accès à l’avortement dans le document fondateur de l’État.
Les élus républicains de l’Ohio ont commencé à pousser à relever la barre pour approuver les amendements proposés ce printemps, après que la position pro-avortement avait gagné dans les six États où la question a été directement soumise aux électeurs lors du cycle de mi-mandat de 2022. Alors qu’une résolution conjointe visant à fixer l’élection spéciale du 8 août a été adoptée par la législature de l’État, pour finalement être adoptée en mai, les défenseurs des droits reproductifs recueillaient les signatures nécessaires pour que la mesure d’accès à l’avortement figure sur le bulletin de vote des élections générales de l’automne.
Interviewé à l’émission Meet The Press, Secretary of State Frank LaRose explique que la majorité simple est la bonne pour voter sur de simples questions de policy mais que pour des questions importantes liées à la modification de la constitution, il faut des majorités plus fortes. C’était pourtant la solution qui prévalait depuis plus de 100 ans et que rien ne demandait de modifier.
« Les habitants de l’Ohio verront l’impact dévastateur de ce vote assez tôt », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Les militants radicaux qui se sont opposés à la question 1 prévoient déjà des amendements visant à exclure les parents de la procédure médicale qui change la vie d’un enfant, à imposer aux petites entreprises des mandats salariaux destructeurs d’emplois, à empêcher les citoyens respectueux de la loi de protéger leur famille et à supprimer les protections essentielles pour nos premiers intervenants. »
Après l’arrêt Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization, décision historique de la Cour suprême des États-Unis du 24 juin 2022, par laquelle elle statue que la Constitution ne confère pas de droit à l’avortement et qui invalidait l’arrêt Roe v Wade vieux de près de 50 ans, les républicains avaient clamé haut et fort qu’il fallait que cette décision revienne aux Etats. Mais comme la majorité des Américains sont favorables à l’IVG, il était assez logique que les Etats prennent des décisions dans ce sens. Les républicains qui n’ont plus beaucoup d’intérêt pour la démocratie trouvent des dérivatifs pour arriver à leurs fins. C’est ce qui s’est passé en Ohio avec Issue 1.