Comme il l’avait déjà, Donald Trump a pris l’initiative d’annoncer qu’il avait été inculpé dans l’affaire des documents confidentiels qu’il avait pris le soin de garder au lieu de les restituer à la National Archives and Records Administration. C’est la première fois dans l’histoire qu’un ancien président est inculpé par le ministère de la justice. Mais Donald Trump est un habitué des premières fois dans l’histoire, il avait fait l’objet à deux reprises d’une procédure d’lmpeachement, la première fois après « le perfect call » avec Volodymyr Zelensky » et la seconde, après l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021.
L’ancien président a annoncé sur son fil Truth Social qu’il avait été convoqué mardi au palais de justice fédéral de Miami, puis déclaré à Fox News jeudi soir qu’il plaiderait non coupable des accusations. De son côté, Le ministère de la Justice a joué profil bas et refusé de commenter.
Joe Biden a abordé l’enquête du ministère de la Justice sur Trump lorsqu’il a été interrogé par un journaliste sur la question lors d’une conférence de presse jeudi avant que son prédécesseur ne publie sur les médias sociaux qu’il faisait face à des accusations : « Je n’ai jamais une seule fois, pas une seule fois, suggéré au ministère de la Justice ce qu’ils devraient faire ou ne pas faire, par rapport à porter une accusation ou à ne pas porter d’accusation ».
L’un des avocats de Donald Trump, Jim Trusty, a déclaré sur CNN que son équipe avait reçu une citation à comparaître devant le tribunal mardi prochain et possédait une feuille de synthèse décrivant sept chefs d’accusation. Il a suggéré qu’ils pourraient inclure une accusation en vertu de la Loi sur l’espionnage, « plusieurs accusations de type obstruction » et des accusations de fausses déclarations. Parmi les chefs d’accusation, il y aurait aussi une accusation de complot.
Mais comme il n’y a pas de petits profits, Donald Trump a saisi l’occasion, juste après l’annonce de son inculpation, pour envoyer un mail de collecte de fonds. Une pratique très courante qui lui a permis de « pigeonner les pigeons » et de collecter des dizaines de millions de dollars.
Si Donald Trump était seul, il serait tombé depuis longtemps mais il bénéficie d’un soutien indéfectible parmi les électeurs républicains – sa base – et les élus du clan MAGA, qui ont désormais noyauté le parti républicain.
Ces derniers peuvent être classés en plusieurs catégories : les alliés, les candidats et ceux qui regardent leurs chaussures en attendant ou espérant que la situation se décantent d’elle-même sans avoir à se déclarer et à s’attirer les foudres de l’ancien hôte de la Maison Blanche.
Sur son fil Twitter, Donald Trump s’est empressé de republier leur avis sur fil Truth Social. Ci-dessous une petite liste des soutiens directs ou des attaques contre Joe Biden dans le clan MAGA.
Du côté des candidats républicains à l’élection présidentielle, les réponses sont plus variés. Sur son fil Twitter personnel (à opposer à son fil de gouverneur), Ron DeSantis apporte un soutien surprenant. Est-ce par calcul ou par conviction ? On aurait plutôt tendance à opter pour la première hypothèse.
Chris Christie, qui vient d’annoncer sa candidature et entend se présente comme l’opposant numéro Un de Donald Trump, la joue neutre et objectif.
Nikki Haley, préfère ne pas commenter et s’intéresser aux vrais problèmes de l’Amérique, l’énergie ou la défense du groupe Mom for Liberty.
Silence radio du côté de Mike Pence qui honore la mort du prêcheur Pat Robertson ou veut lui aussi rendre sa grandeur à l’Amérique.
Asa Hutchitson essaie de la jouer fine en attaquant, sans attaquer tout en attaquant.
Mais après ces premières réactions à chaud, les candidats, y compris Ron DeSantis, n’hésiteront sans doute à tirer parti des suites que donnera la Justice. Quant à Donald Trump, même en prison, il pourra continuer sa campagne et être élu président des Etats-Unis. Il aura juste à troquer le Bureau Ovale pour une petite cellule rectangulaire.