Trop de concessions pour les 46 représentants démocrates de la Chambre des représentants qui ont voté non au relèvement du plafond de la dette, trop peu pour les 71 élus républicains qui ont aussi voté non. Mais finalement ce sont les deux négociateurs en chef, Joe Biden et Kevin McCarthy, et l’Amérique qui ont gagné. Car les spécialistes sont unanimes sur cette question, les conséquences si les deux partis ne s’étaient pas mis d’accord sur cette décision, auraient été catastrophiques. « An unforced error » comme on dit pour un joueur de tennis. Dans son intervention télévisée après avoir signé la loi, Joe Biden a rappelé ce que le rejet de cette loi aurait entraîné :
« If we had failed to reach an agreement on the budget, there were extreme voices threatening to take America, for the first time in our 247-year history, into default on our national debt. Nothing would have been more irresponsible. Nothing would have been more catastrophic.
Our economy would’ve been thrown into recession. Retirement accounts for millions of Americans would’ve been decimated. Eight million Americans would have lost their jobs.
Default would have been destroyed our nation’s credit rating, which would have made everything from mortgages to car loans to funding for the government much more expensive. And it would have taken years to climb out of that hole. And America’s standing as the most trusted, reliable financial partner in the world would have been shattered ».
Les élus américains utilisent souvent le qualificatif de bipartisan pour qualifier des lois qui ont été voté à l’unanimité par un parti avec le soutien de quelques individualités de l’autre. Ici, le terme n’est pas galvaudé car il a fallu à Joe Biden l’habileté de négocier avec un adversaire politique pris en otage par des extrémistes tout en essayant de convaincre un maximum de membres de son propre parti.
Après que la loi soit voté, la pression est forte pour jouer au petit jeu de savoir qui a gagné et qui a perdu. On encore pour ceux qui ont voté contre de critiquer ouvertement et vertement les responsables de leur propre parti d’avoir céder à l’autre. Mais ce n’est là que l’écume des choses.
Après le vote du Sénat, Joe Biden s’est bien gardé de tomber dans ce travers et a mis l’accent sur l’unité du pays. « When I ran for President, I was told the days of bipartisanship were over and that Democrats and Republicans could no longer work together. But I refused to believe that, because America can never give into that way of thinking. the only way American democracy can function is through compromise and consensus, and that’s what I worked to do as your President ».
Kevin McCarthy n’a pu s’empêché de se présenter en vainqueur et de critiquer les démocrates. Mais il doit les muscles face à ses propres extrémistes qui ne vont pas en rester là et sans doute lui faire payer cette concession.
Un examen plus détaillé sur le vote montre assez clairement que les libéraux sont moins radicaux que les républicains ultra-right du Freedom Caucus : Dans le premier camp, 60 ont voté pour et 40 contre, alors que dans le second, 8 seulement ont voté pour et 34 contre. Ces derniers étant donc moins préoccupés des conséquences de leur vote sur l’avenir de leur propre pays.