Quelqu’un lui aurait-il savonné la planche ? Toujours est-il que pour une annonce de candidature, attendue de longue date, à la présidence des Etats-Unis d’Amérique, c’est plutôt ratée. Qui lui a donné l’idée de procéder à cette annonce sous la forme d’une interview retransmisse en mode audio sur Twitter interviewé par Elon Musk ? Au passage, ce dernier ne cache plus ses intentions sur la sphère médiatique. Après le départ de Tucker Carlson, qui crée un peu de vide du côté de l’ultra-droite, il y a une place à prendre qu’espère bien remplir le patron de Twitter. Mais à force de licencier – Elon Musk a « viré » plus des trois-quarts des salariés de Twitter – le réseau social est sans doute fragilisé. En tous cas, il n’a pas tenu la charge – environ 600 000 auditeurs – et la pagaille créée par le dysfonctionnement technique a duré une vingtaine de minutes.
Ron DeSantis a préparé le terrain en faisant voter une loi qui lui permettait de rester à son poste de gouverneur pendant qu’il ferait campagne. Partant du principe que lorsqu’une loi est gênante, il suffit de la changer (Des hommes et des lois).
Ron DeSantis avait bénéficié de l’aide de Donald Trump lors de sa première élection au poste de gouverneur de Floride en 2018 mais n’en n’avait peu eu besoin lors d’une réélection assez facile en 2022. Pendant la crise du Covid, il s’est fait remarquer avec un discours iconoclaste et très critique vis-à-vis du CDC (autorité de santé) et mettant en doute l’efficacité des vaccins. Par ailleurs, il a engagé des combats de société très virulents avec sa loi baptisée Don’t say gay » par ses opposants, ses mesures pour mieux contrôler le système éducatif (du primaire au supérieur), et contre Disney qu’il a défait des attributions lui accordant un statut particulier dans l’état de Floride. Son message est assez simple : la même fermeté et détermination que Donald Trump sans les embrouilles qui caractérisent l’ex-président (Ron DeSantis ne brûle pas encore les livres…).Le problème est que contrairement à ce dernier, il présente un profil lisse et un charisme totalement inexistant. On sent trop qu’il essaie de jouer à l’homme fort.
Cette candidature s’ajoute aux six connues, Donald Trump ayant été le premier à faire connaître officiellement ses intentions en novembre dernier. Il est vrai qu’il n’a que ça à faire, à part jouer au golf ; organiser sa défense dans les divers procès en cours ou à venir et organiser des meetings. D’autres candidatures sont très probablement à venir parmi lesquelles celles de Mike Pence, l’ex-vice-président, de Chris Christie, ancien soutien de Donald Trump mais désormais très critique ou encore de Glenn Youngkin, gouverneur de Virginie.
La multiplication des candidats ne changent pas vraiment la donne, Donald Trump faisant (pour l’instant) largement la course en tête. Car il n’est pas un candidat ordinaire mais plutôt le chef de la secte MAGA dont les membres sont prêts à le suivre jusqu’au bout. Un an et demi avant les élections, les sondages n’ont donc aucune valeur ce qui n’empêche pas les médias d’en publier régulièrement. La principale idée que l’on peut en tirer est que le seul candidat qui existe à côté de Donald Trump est Ron DeSantis, même s’il est loin derrière. Les autres ont beaucoup de peine à émerger.
Quoiqu’il en soit, tous les candidats devront passer dans la lessiveuse des Primaires. La campagne commencera réellement en janvier prochain avec le traditionnel caucus de l’Iowa. Avant cela, Donald Trump daignera-t-il participer aux débats des primaires républicaines ? Rien n’est moins sûr, il objectera peut-être qu’il est hors concours et donc pas n’est pas soumis à cette obligation médiatique.