Bien que le nombre total de visites à l’urgence chez les enfants et les jeunes adultes soit demeuré relativement stable de 2011 à 2020, la proportion de visites pour des raisons de santé mentale a approximativement doublé, y compris une multiplication par 5 de la proportion de visites pour des symptômes liés au suicide. C’est ce qu’indique le rapport National Trends in Mental Health–Related Emergency Department Visits Among Youth, 2011-2020 publié par le Journal of the American Medical Association (JAMA).
Ces résultats suggèrent un besoin urgent d’élargir les services d’urgence et de crise pour répondre aux problèmes de santé mentale pédiatriques, en particulier pour les symptômes suicidaires.
Beaucoup s’inquiètent de plus en plus du fardeau des problèmes de santé mentale chez les jeunes, surtout depuis la pandémie de COVID-19, indique le JAMA. Les tendances des visites à l’urgence liées à la santé mentale sont un indicateur important des besoins non comblés en santé mentale chez les patients externes.
De 2011 à 2020, le nombre pondéré de visites liées à la santé mentale pédiatrique est passé de 4,8 millions (7,7 % de toutes les visites à l’urgence pédiatrique) à 7,5 millions (13,1 % de toutes les visites à l’urgence), avec une variation annuelle moyenne en pourcentage de 8,0 %. Des tendances significatives à la hausse régulières ont été observées chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes, la plus forte augmentation ayant été observée chez les adolescents et selon le sexe, la race et l’origine ethnique. Bien que tous les types de visites liées à la santé mentale aient augmenté de façon significative, les visites liées au suicide ont affiché la plus forte augmentation, passant de 0,9 % à 4,2 % de toutes les visites aux urgences pédiatriques.
Ces résultats soulignent le besoin urgent d’améliorer la capacité des services de santé mentale de crise et d’urgence pour les jeunes, en particulier pour les enfants présentant des symptômes suicidaires, explique les auteurs de l’article. Néanmoins, les capacités médicales n’ont pas évolué dans les mêmes proportions. Les offres insuffisantes en matière de traitement et de soin préventif est sans doute un des facteurs qui poussent les familles à aller dans les services de soins d’urgence qui ne sont pas vraiment adaptés à ces pathologies. En particulier, ces services sont destinés à orienter les patients vers les unités ad hoc et non pour être utilisées comme unités de soins psychiatriques.