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Des hommes et des lois

Changer la loi pour convenance personnelle, telle est l’une des caractéristiques des régimes allant de la démocratie illibérale à l’autocratie. Le gouverneur de Floride Ron Desantis semble vouloir s’en inspirer.

En 2018, le Parlement chinois a validé l’abolition de la limite des mandats présidentiels. Les députés de l’Assemblée nationale populaire (ANP) ont ainsi plébiscité un changement de la Constitution qui limitait jusqu’alors les mandats présidentiels à deux fois cinq ans. 

L’amendement adopté fait également entrer « la pensée Xi Jinping » dans la Constitution, tout comme « le rôle dirigeant » du Parti communiste chinois (PCC) dans son article premier. Fort de ces changements, Xi Jinping, 64 ans, a pu se maintenir à la tête de l’État en 2023. 

Le projet de changement constitutionnel avait été rendu public deux semaines avant l’élection, prenant les Chinois par surprise. La limite de deux mandats avait été imposée dans la Constitution de 1982 par l’homme fort de l’époque, Deng Xiaoping, afin d’éviter un retour au régime dictatorial de l’ère Mao Zedong qui a dirigé le pays entre 1949 et 1976. « Quarante-deux ans plus tard, un nouveau tyran à la Mao se lève sur la Chine », avance Hu Jia. Ce résultat est dû à la capacité que s’est octroyée Xi Jinping de placer ses hommes à des postes stratégiques et à la campagne anti-corruption qui a visé plus de 1,2 million de cadres du PCC.

En août 1999, Vladimir est nommé président du gouvernement par Boris Eltsine. Il devient ainsi le deuxième personnage de l’État, et sa nomination est vue en Europe comme la désignation du successeur de Eltsine.  Le 31 décembre 1999, après la démission surprise de Boris Eltsine, Vladimir Poutine, en sa qualité de président du gouvernement, devient président par intérim. Son premier acte officiel est la signature d’un décret présidentiel assurant à son prédécesseur une immunité totale pour toute poursuite judiciaire possible le concernant, ainsi que les membres de sa famille.

Vladimir Poutine est officiellement élu président de la fédération de Russie le 26 mars 2000 dès le premier tour de l’élection présidentielle anticipée.

Alors qu’il ne pouvait exercer que deux mandats consécutifs, il organiser le tour de passe-passe en mettant Dmitri Medvedev à sa place pendant un mandat. Après cet intermède de quatre ans, il est réélu président en 2012. Ensuite, il prolonge la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans. Puis, il est réélu président en 2018 avec 76 % des voix. Enfin, en 2021, Vladimir Poutine signe une loi lui permettant de se présenter pour deux nouveaux mandats présidentiels lui permettant son maintien au Kremlin jusqu’en 2036.

Les Etats-Unis préparent déjà les élections de 2024. Donald Trump a déclaré sa candidature en novembre dernier et Joe Biden en avril. Parmi les candidats potentiels, Ron DeSantis, gouverneur de Floride, organise des meetings dans différents États pour se donner une dimension nationale. Mais s’il devait se présenter, il devrait démissionner de son poste de gouverneur selon la loi en vigueur en Floride. Une initiative risquée dans la mesure où son élection est loin d’être assurée. C’est donc une perte assurée pour un gain hasardeux. Qu’à cela ne tienne ! Le gouverneur de Floride vient de signer une loi lui permettant de rester gouverneur tout en restant à son poste de gouvernorat. La loi a été facilitée par une large majorité des républicains dans les deux chambres. La loi a été votée à 76-34 à la Chambre des représentants et 28-12 au Sénat.

Les soutiens de cette loi affirment que cette loi n’est pas conçue pour le gouverneur actuel mais seulement une clarification.

Bref, si une loi est gênante, il suffit de la changer.

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