Ce que les Américains ne souhaitaient pas vraiment devrait donc se produire. Donald Trump avait annoncé sa candidature aux primaires républicaines le 10 novembre 2022 et Joe Biden a annoncé sa candidature par le biais d’une vidéo le mardi 25 avril 2023. Il est peu probable que quelqu’un lui disputera cette candidature donc il ira directement à l’élection générale du 5 novembre 2024.
Ce rematch entre deux candidats établis est-il lié au manque de candidats de valeur dans l’un des deux camps, au fait que la notoriété écrase tout et ne permet pas à un candidat nouveau d’émerger ou encore l’effet Netflix des séries. Vous avez aimé la saison 1 entre Donald Trump et Hillary Clinton avec le « lock her up » du premier contre « The déplorables » de la seconde, vous avez apprécié la saison 2 entre Donald Trump et Joe Biden avec le « sleepy Joe » du premier et le « … Folks, do you have any idea what this clown’s doing? » du second, vous allez adorer la saison 3 entre Donald Trump (78 ans au moment de l’élection) et Joe Biden (82 ans).
Donald Trump n’avait pas attendu l’annonce officielle pour faire de son point de vue mesuré et argumenté comme d’habitude (Statement from President Donald J. Trump on Joe Biden’s Announcement).
Par exemple : « You could take the five worst presidents in American history, and put them together, and they would not have done the damage Joe Biden has done to our Nation in just a few short years. Not even close. »
Ou
« Thanks to Joe Biden’s socialist spending calamity »
Ou encore
« Biden is the most corrupt president in American history »
Sans oublier
« With such a calamitous and failed presidency, it is almost inconceivable that Biden would even think of running for reelection. You know what happened in the last election: they cheated, and they rigged the election ».
Donald Trump reprend donc l’antienne des élections frauduleuses. Va-t-il reprendre ce thème pour les élections à venir en expliquant à l’avance que s’il perd, c’est que les élections seront truquées. C’est le phénomène du disque rayé ou encore du Groundhog Day. En tous cas, cela promet une campagne qui commence aujourd’hui absolument dévastatrice polarisant encore plus la société américaine pourtant déjà largement fracturée. Donald Trump n’en n’a cure, l’intérêt du pays n’est pas son sujet, seul son intérêt personnel compte. A partir de ce jour, Donald Trump n’aura qu’une chose à faire : taper son opposant.
La meilleure chose (pour les démocrates et pour les Etats-Unis) qui pourrait arriver est que l’ancien président républicain ne gagne pas la primaire (ce qui à ce jour est fortement improbable). Il se présentera alors sous l’égide d’un parti ad hoc qu’il créera à cette occasion, disons le parti MAGA. Il n’aura alors aucune chance mais annihilera en même temps toutes les chances du candidat républicain.
Dans cette courte vidéo, Joe Biden indique qu’il veut « finish the job he started when the country was racked by a deadly pandemic, a reeling economy and a teetering democracy ». Toujours cette idée de finir le travail. La longévité du président en place est sans précédent : 7 élections de sénateurs et 4 élections de président ou de vice-président.