Ils ne prennent même plus la peine de faire des déclarations du type « nos pensées et prières accompagnent les victimes de ces horribles tueries ». D’abord parce qu’il y en a trop et ensuite parce qu’ils n’en ressentent plus le besoin. « Ils », ce sont les républicains qui, dans leur très grande majorité, ont pris fait et cause pour la National Riffle Association et la défense du second amendement ou plutôt de leur interprétation que l’on peut traduire comme le droit imprescriptible et sans limite à détenir des armes à feu. C’est désormais un de leur objectif, devenu aujourd’hui, une véritable obsession. Tous ceux qui le remettent en cause sont contre la liberté et anti-Américains.
Cette année, la convention nationale de la NRA se tenait à Indianapolis la semaine dernière attirant près de 70 000 personnes. Avec les éléments de langage habituel : « contre la tyrannie du gouvernement (surtout celui-là puisqu’il est démocrate) qui veut vous priver de votre liberté et vous priver de vos armes à feu, pour la défense du deuxième amendement, ce n’est pas une arme qui tue mais la personne qui l’utilise, la seule chose qui peut arrêter un sale type armé est un bon garçon armé… ».
Mais ces fadaises n’ont pas toujours été défendues, même par la NRA. C’est en 1977 qu’une fracture au sein de la National Rifle Association a conduit à un « quasi coup d’État » lors de la réunion annuelle du groupe en 1977 au Cincinnati Convention Center, et a concentré la mission de la NRA sur la protection des droits des armes à feu (Revolt at Cincinnati).
L’incident est connu sous le nom de Révolte de Cincinnati. Un groupe de réformateurs radicaux, dirigé par l’ancien président de la NRA, Harlon Carter, et le défenseur des droits des armes à feu, Neal Knox, a attaqué l’organisation au sujet de la position hésitante de la direction sur le contrôle des armes à feu. Environ 30 000 délégués ont assisté à la réunion annuelle du 21 mai 1977. Les réformateurs portaient des casquettes de chasse orange flamboyant et communiquaient par talkie-walkie autour du sol de la convention. Les dirigeants de la NRA ont coupé la climatisation pour les décourager.
La réunion litigieuse a duré jusqu’à 4 heures du matin. Un vote de 1 000 membres a évincé le vice-président exécutif Maxwell Rich, et ses acolytes et l’a remplacé par Harlon Carter.
Ce dernier allait imprimer un changement profond au sein de la NRA. L’association qui existe depuis 1871 était historiquement axée sur le tir sportif et la sécurité des armes à feu. En 1938, la NRA a même Franklin Roosevelt à faire passer deux lois de réglementation des armes à feu : le1934 National Firearms Act et le 1938 Gun Control Act.
Ce n’est qu’après l’adoption de la loi sur le contrôle des armes à feu de 1968 en réaction aux troubles et aux assassinats des années 1960 que la NRA est vraiment devenue politique. Pourtant, la NRA visait principalement les sportifs, et Maxwell Rich avait même témoigné devant le Congrès en faveur d’une interdiction des armes de poing bon marché connues sous le nom de « Saturday night specials ». Puis a commencé le conflit interne à la NRA.
En 1975, la NRA a formé l’Institute for Legislative Action, un groupe de lobbying dirigé par Carter. Le conseil d’administration de la NRA espérait vraiment atténuer la politique pour attirer des donateurs comme la Fondation Ford pour financer un centre de conservation et de loisirs de 27 millions de dollars à Raton, au Nouveau-Mexique. Ils ont également voté pour déplacer leur siège social à Colorado Springs, Colorado, loin de la politique à Washington, DC. Cette offensive interne a donc réussi en mai 1977.
Sous la direction de Harlon Carter, la NRA est devenue une force politique puissante. Elle a adopté une position « sans compromis » pour défendre le deuxième amendement. Le nombre de membres est passé de 1,2 million à plus de 4 millions aujourd’hui. Et elle a monté un cran dans la dangerosité des armes en promouvant les armes semi-automatiques et automatiques du type AR-15.
Dans une tribune publiée par le Washington Post, E.J. Dionne (Gun absolutists don’t trust democracy because they know they’re losing) considère que le soutien du parti républicain est au cœur du problème : « The GOP’s conversion to gun absolutism is the heart of the problem ». Mais aussi que la défense du port d’armes à feu est un marqueur idéologique : « For roughly four decades, American conservatism has identified firearms as a marker of a manly rejection of urban cosmopolitanism and gun ownership as a right more important than any other ».
Quelques commentaires des lecteurs du Washington Post (près de 5000 commentaires)
“There is no waiting time to buy a gun, but citizens have to register at least 30 days before an election.” From https://www.ncsl.org/elections-and-campaigns/voter-registration-deadlines “The National Voter Registration Act (NVRA) of 1993 requires that states set their voter registration deadlines for federal elections no more than 30 days before an election.”
The Usa got worked up enough that when if lost 3000 in Pearl Harbour or 9/11 it took on japan and invaded Iraq and Afghanistan. However it can put up with 44k deaths each year from an pointless gun fetish as normal!
I own a safe full of firearms, well- protected from anyone but me. The argument that people have guns to protect themselves from an overreaching government is laughable. They have the automatic weapons, the tanks, the body armor, the tear gas, whatever. They will win. I don’t think it will happen in my lifetime, but if the government ever decides to disarm you, they will. You will decide to live or die during that confrontation. (P.S. you’ll die.)