Lors des élections de novembre 2022, les républicains s’étaient intéressés aux « vrais » problèmes (« It’s the economy stupid ») auxquels sont confrontés les Américains : l’inflation, le prix de l’essence, la criminalité, l’immigration. L’inflation est loin d’être maitrisée mais elle évolue plutôt dans la bonne direction (la FED a relevé ses taux à plusieurs reprises), le prix de l’essence est revenu à des niveaux plus acceptables, la criminalité est certes en hausse mais loin des sommets connus au début des années 1990 et l’immigration est, elle aussi, se résorbe lentement.
Globalement l’économie américaine ne se porte pas aussi mal que ne le déclarent (souhaitent ?) les républicains MAGA. Il reste néanmoins la question des déficits et de la décision à venir sur le rehaussement du plafond de la dette. Mais sur ce terrain, ils ne sont pas en très bonne posture. Nikki Hailey, la candidate aux primaires républicaines a rappelé que deux présidents républicains (sans les citer) étaient responsables (George W. Bush et Donald Trump) d’une augmentation de la dette des Etats-Unis de 10 milliards soit près du tiers de la dette du pays.
Par ailleurs, dans son bras de fer à venir avec la Maison Blanche, les républicains ne s’y sont pas particulièrement bien pris. Du coup, sur quels sujets vont-ils pouvoir se rabattre pour 2024 ? Les sujets identitaires et sociétaux en se drapant des premier et deuxième Amendement que les républicains MAGA comprennent comme la possibilité de dire n’importe quoi et d’utiliser les armes à feu à leur guise. Sans oublier le détricotage des lois d’affirmative action (on attend l’arrêt de la Cour Suprême) et le maintien de la limitation de l’IVG qu’ils rêvent de transformer en interdiction.
Le 2 mars dernier, le Tennessee est devenu le premier État à promulguer une loi limitant les spectacles de dragsters. Il devrait suivi par d’autres états qui ont déjà des projets de loi dans les cartons : Arizona, Arkansas, Idaho, Kansas, Kentucky, Kentucky, Missouri, Montana, Nebraska, Oklahoma, South Carolina, Texas, West Virginia. La Floride n’est pas dans cette liste mais son gouverneur, Ron DeSantis n’est pas inactif sur ce terrain et s’est lancé dans sa propre guerre contre les entreprises woke, principalement Disney à laquelle il a soustrait le statut particulier dont bénéficiait Disneyland depuis sa création, et contre les progressistes dans le secteur de l’éducation en orientant et interdisant certains programmes.
Cette loi fait partie d’une campagne des législateurs républicains de nombreux États pour restreindre ou éliminer des événements tels que les spectacles de drag. Ces efforts législatifs sont accompagnés d’une rhétorique incendiaire – non fondée sur les faits – sur la nécessité de protéger les enfants contre le « toilettage » et les spectacles sexuellement explicites.
La Maison Blanche a réagi par la voix de sa porte-parole Karine Jean-Pierre indiquant que « : « Ce genre de décisions ridicules ne sont pas seulement inutiles, elles sont dangereuses à un moment où les Américains LGBT font face à un risque de violence, à des problèmes de santé mentale ».