Choisie par les élus républicains pour délivrer le discours censé être une réponse au discours sur l’état de l’Union de Joe Biden, Sarah Huckabee Sanders, ex-porte-parole de la Maison Blanche et toute nouvelle gouverneure de l’Arkansas explique qu’elle ne croit pas ce qu’elle a entendu de la part de Joe Biden. Pourquoi pas. Le problème est qu’elle a fait son enregistrement avant même que Joe Biden parle au Congrès. Pour paraphraser la Fontaine dans le Loup et l’Agneau (Si ce n’est toi, c’est donc ton frère), elle ne croit pas ce que Joe Biden aurait pu dire ou même ce qu’il dira. Comme bien souvent, peu importe le message, ce qui compte c’est le messager.
Difficile de croire que l’Etat qui avait porté Bill Clinton à sa tête, ait pu élire celle qui a véhiculer des mois durant les mensonges de son maître. Mais il faut se souvenir qu’il avait élu il n’y a pas si longtemps (de 1996 à 2007), Mike Huckabee, le père, pasteur baptiste, qui avait soutenu la proposition du Colorado visant à définir les embryons humains comme des personnes à part entière, leur conférant ainsi des droits humains (de quoi donner du travail aux spécialistes du droit pendant un bon moment) ou encore de changer la Constitution afin qu’elle respecte la parole de Dieu. Preuve s’il en était besoin que Dieu n’est pas présent dans la Constitution américaine comme voudraient le faire croire les élus de l’ultra-right et autres évangéliques.
Que retenir de ce discours si ce n’est qu’il est un brulot contre Joe Biden « completely hijacked by the radical left’s ». Les critiques sont classiques : « Washington taxes you and lights your hard-earned money on fire, but you get crushed with high gas prices, empty grocery shelves, and our children are taught to hate one another on account of their race, but not to love one another or our great country ». On se demande bien pourquoi elle ne commence pas elle-même par « aimer son président » ? Ou encore « Democrat attacks on law enforcement and calls to ‘defund the police, violent criminals roam free, while law-abiding families live in fear.? »
C’est un président faible : « Beyond our border, from Afghanistan to Ukraine, from North Korea to Iran, President Biden’s weakness puts our nation and the world at risk. And the President’s refusal to stand up to China, our most formidable adversary, is dangerous and unacceptable. President Biden is unwilling to defend our border, defend our skies, and defend our people ».
C’est un président vieux : « At 40, I’m the youngest governor in the country. At 80, he’s the oldest president in American history.? I’m the first woman to lead my state. He’s the first man to surrender his presidency to a woke mob that can’t even tell you what a woman is ». Sans doute mais la valeur n’attend pas le nombre des années dit-on couramment. Oui mais seulement aux âmes bien nées précise Corneille. Et puis Brassens nous avait bien prévenu « Le temps ne fait rien à l’affaire ».
« Americans want common sense from their leaders » affirme-t-elle. Quelles sont alors les premières mesures qu’elle a prises en tant que gouverneure ? « I signed Executive Orders to ban CRT, racism, and indoctrination in our schools, eliminate the use of the derogatory term ‘Latinx’ in our government, repealed COVID orders and said never again to authoritarian mandates and shutdowns. » Les Arkansasais doivent être rassurés.
En conclusion : « President Biden and the Democrats have failed you (…) He is unfit to serve as commander in chief ». Rien que ça.
« Une nouvelle génération de leaders républicains arrive » conclut-elle. Sans aucun doute, Donald Trump est candidat aux primaires républicaines de 2024.
L’ex-président s’est cru obligé de faire une réponse au discours de Joe Biden qu’il présente comme « the real state of the Union ». Beaucoup plus courte celle-là. Depuis que Joe Biden est à la Maison Blanche, des millions et des millions d’étrangers provenant de plus de 160 pays ont traversé la frontière du Sud des Etats-Unis et déferlent sur le pays commence-t-il son intervention. Les cartels de drogues rackettent des milliards de dollars et tuent nos enfants. Des tueurs sauvages, violeurs et autres criminels étrangers ont été relâchés des prisons pour continuer leurs crimes. Et le taux de criminalité a atteint le plus haut niveau de toute l’histoire des Etats-Unis.
On le voit, fidèle à son habitude, Donald Trump fait dans la nuance et dans l’analyse mesurée et éclairée. Mais ce n’est pas très original car il refait le discours de 2015 délivré après descendu l’escalier mécanique de la Trump Tower pour annoncer sa candidature. « L’histoire se répète – au moins deux fois, sinon plus. La première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce », avait prévenu Karl Marx. Mais que se passe-t-il quand la première fois est déjà une farce ?
« Joe Biden is trying to indoctrinate and mutilate our children. He is leading us to WWIII et, en plus de ça, he is the corrupt president in American history and it is not even close ». Très inquiétant mais Donald Trump nous rassure car « I am running for president to end the destruction of our country ».
En attendant, le candidat républicain a commencé sa campagne dans la finesse et l’élégance en attaquant celui qui ne s’est pas encore déclaré candidat (une attaque préventive), Ron DeSantis. Le qualifiant de « RINO Globalist », il a posté sur son site Truth Social une ancienne photo présentant le gouverneur de Floride lorsqu’il était enseignant avec ses jeunes élèves en suggérant, sans aucune évidence, des comportements inappropriés. On a bien compris, si ce dernier Ron DeSantis compte se présenter dans ce combat, il lui faudra prévoir de donner des coups en-dessous de la ceinture.