Est-ce la fin des cryptomonnaies ? Telle est la question posée par de multiples articles après l’effondrement de la société FTX, l’une des principales plateformes centralisées d’échange de cryptomonnaies. La faillite de FTX est liée en partie à un montage financier avec Alameda Research, détenue comme FTX par Sam Bankman-Fried – toutes deux basées aux Bahamas – qui servait à prendre des positions risquées pour le compte de FTX.
Dans le monde des cryptomonnaies, issues des technologies numériques (principalement la blockchain, sorte de base de données décentralisée dont les transactions ne peuvent être effacées) et les idées libertariennes, plus besoin des institutions bancaires et financières et du gouvernement pour créer et réglementer la monnaie. Un des problèmes est qu’il faut gérer ses jetons sur son propre ordinateur, quitte à faire de mauvaises manipulations et à perdre ses avoirs. D’où l’idée d’institutions comme FTX qui le prennent en charge et à qui donc on délègue cette responsabilité. Sans aucune réglementation et seulement basé sur la confiance. Et voilà le résultat. Et réglementer les cryptomonnaies n’a pas beaucoup de sens puisqu’elles ont été créées pour échapper à tout cadre réglementaire. Bref, le serpent qui se mord la queue.
Sam Bankman-Fried va donc compléter la liste de ces brillants esprits – jeunes ou pas jeunes – comme Bernard Madoff ou, dans un autre domaine, Elizabeth Holmes (qui vient d’être condamnée à 11 ans de prison), qui sont en fait de brillants escrocs. Pourtant, avec deux parents, professeurs de droit de l’université de Stanford, il aurait dû être promis à un meilleur avenir.
La chute de FTX a donc ruiné des centaines de milliers de personnes qui avaient cru à ce mirage. Ce type de Krach n’est pas nouveau. Celui La tulipomanie qui avait suscité est un engouement soudain pour les tulipes dans le nord des Provinces-Unies au milieu du XVIIe siècle et qui entraîna l’augmentation démesurée puis l’effondrement des cours du bulbe de tulipe est considéré comme l’un des tout premiers. Avec la chute de FTX, les technologies habillent l’événement mais le phénomène reste le même.
Beaucoup y ont participé, les uns par convoitise et avidité, les autres par admiration des nouvelles technologies, mais beaucoup ont perdu ou vont y perdre.
Dans une publicité tournée en 2021, Matt Damon a apporté son concours à cette malencontreuse aventure avec la publicité « Fortune favors the brave ». Tous ceux qui ont perdu les trois-quarts de leur fortune apprécieront.
Aujourd’hui sonne l’heure de vérité. John J. Ray reprend les rênes de FTX Group pour en assurer la liquidité, au mieux. Il est vrai qu’il a une certaine expérience en restructuration d’entreprises en faillites, il a géré la liquidation de la société Enron à partir de 2001,