Rien n’y fait. Mobiliser sa base pour organiser une insurrection, être confronté à deux procédures d’impeachment (le seul président dans ce cas), s’enrichir illégalement pendant son séjour à la Maison Blanche, vouloir démanteler l’OTAN, nier ou minimiser une pandémie pendant des mois, louer les actions des autocrates du monde entier dont Vladimir Poutine, jeter le doute sur ses propres agences de renseignement, faire fi du dérèglement climatique, utiliser des fonds de campagne pour faire taire une call girl, subtiliser des documents secrets… La liste des scandales de l’ancien président est longue comme un jour sans pain mais rien n’y fait, sa popularité reste étonnamment stable.
La lecture en est relativement simple, le degré de polarisation autour de sa personne est tel que ceux qui le soutiennent, le soutiendront toujours, ceux qui ne supportent pas, ne le supporteront pas. Donald Trump avait lui-même synthétisé cette situation dans une phrase étonnamment prophétique : « I could stand in the middle of Fifth Avenue and shoot somebody, and I wouldn’t lose any voters, OK? » avait-il déclaré lors d’une étape de la campagne de 2016 à Dordt College au Sioux Center dans l’Iowa. « It’s, like, incredible. »
Effectivement, c’est incroyable mais tellement vrai. L’opinion des Américains sur l’ancien président Donald J. Trump sont restées remarquablement stables à travers un certain nombre de mesures différentes au cours des derniers mois selon le plus récent sondage New York Times / Siena College.
Les électeurs avaient des points de vue presque identiques à ceux du début de l’été sur la question de savoir s’ils avaient une opinion favorable de M. Trump, s’ils pensaient qu’il avait commis de graves crimes fédéraux et qui ils soutiendraient dans un hypothétique match Trump-Biden en 2024.
Dans l’ensemble, 44% des électeurs ont une opinion favorable et 53% défavorablement. Le récent sondage a été réalisé au début du mois, après la nouvelle de l’enquête du ministère de la Justice sur le traitement par M. Trump de documents confidentiels, mais avant que le procureur général de New York n’annonce qu’elle poursuivait M. Trump et son entreprise familiale.
Ce niveau de soutien à Trump est effectivement resté inchangé depuis le dernier sondage Times / Siena, qui a été présenté en juillet au milieu d’audiences télévisées par le comité de la Chambre enquêtant sur la prise d’assaut du Capitole le 6 janvier. Il était également fondamentalement similaire aux niveaux de soutien des sondages Times / Siena et d’autres enquêtes trouvées ces dernières années.
L’opinion publique sur la lutte de M. Trump contre les résultats des élections est également restée largement inchangée, avec 54% dans le dernier sondage affirmant que ses actions constituaient une menace pour la démocratie et 38% affirmant qu’il venait d’exercer son droit de contester l’élection.
Et environ la moitié des électeurs ont déclaré qu’ils pensaient que Donald Trump avait commis de graves crimes fédéraux, tandis que 38% pensaient qu’il ne l’avait pas fait. C’était similaire aux réponses de juillet, lorsque les répondants ont été interrogés plus spécifiquement sur les actions de M. Trump à la suite de l’élection de 2020.
On remarque néanmoins que dans un affrontement opposant Donald Trump et Joe Biden, c’est ce dernier qui a l’avantage… voix populaires. Un écart de 3 % mais qui pourrait ne pas être suffisant pour le faire gagner (La marge de victoire de M. Biden aux élections de 2020 était de 4,4 points de pourcentage.)
Bon nombre des propositions politiques phares de M. Trump sont restées assez populaires parmi le public, selon le sondage de septembre. La moitié des personnes interrogées étaient favorables à un mur le long de la frontière américano-mexicaine, y compris plus de 15% de ceux qui ont déclaré qu’ils voteraient pour M. Biden en 2024. Et une majorité a déclaré qu’elle était plus d’accord avec le Parti républicain qu’avec le Parti démocrate en matière d’immigration illégale.
M. Trump a signalé une autre course à la présidence. Dans une hypothétique revanche en 2024 avec le président Biden, 45% ont déclaré qu’ils soutiendraient M. Biden, tandis que 42% ont déclaré qu’ils soutiendraient M. Trump.
En 2020, M. Trump a fait des gains parmi les électeurs hispaniques, un groupe qui a toujours favorisé les démocrates. Le récent sondage a révélé que les républicains continuent de maintenir un niveau de soutien similaire parmi les électeurs hispaniques, en particulier les jeunes hommes hispaniques.