Un Congrès sous influence des lobbies, tel est le diagnostic effectué par Lawrence Lessig dans l’article publié par la revue The Nation (Le Congres, ressort cassé de la démocratie américaine ?). Quelle que soit la pertinence du propos, le résultat est là : selon le dernier sondage réalisé par l’institut Gallup, les Américains ne sont pas satisfaits du fonctionnement du Congrès : 78 % des Américains désapprouvent le travail fourni par la branche législative contre 18 % seulement qui l’approuvent.
C’est là une forte depuis le mois de mars dernier où ce niveau était à 39 %, pourtant déjà à un étiage problématique. Mais deux mois plus tôt, le taux de satisfaction était de 19 %. D’ailleurs, ces oscillations aussi rapides sont pour le moins incompréhensibles. Elles sont principales dues aux changements d’opinions des démocrates, les républicains et, dans une moindre mesure les indépendants, ayant un avis relativement stable : ils ne sont pas du tout satisfaits du fonctionnement du Congrès. Sur l’ensemble de l’année, le taux de satisfaction des républicains sur le fonctionnement du Congrès a lentement décliné de 23 % en début d’année à 13 % en fin d’année.
Du côté des démocrates, les évolutions sont étonnantes et vont de 17 % en janvier à 63 % en mai pour retomber à 30 % en janvier 2010. Difficile d’expliquer une telle versatilité. Les démocrates sont-ils insatisfaits du Congrès en raison de l’obstruction des républicains ou du manque de dynamisme des démocrates, l’institut Gallup n’apporte pas
Ce qui parait plus grave, c’est le niveau de mécontentement sur une plus longue période. Depuis 1974, le taux de satisfaction a été la plus part du temps en dessous du seuil médiocre des 40 %. A l’exception de la période 1998-2004 qui correspond à la fin du mandat de Bill Clinton et au premier mandat de George W. Bush avec un pic à 84 %à la fin 2001. Cela correspond à l’après 11 septembre 2001 où une vague de patriotisme sans précédent – y compris dans les médias – soufflait sur l’ensemble des Etats-Unis. Et exprimer quelques doutes sur les institutions était de nature à lever une certaine suspicion.
La situation actuelle n’est dont pas inédite, elle s’est déjà produite par le passé. Est-elle satisfaisante pour autant ? Evidemment non.
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