Les Etats-Unis sont un pays d’immigration. Ils se sont construits de cette manière (on passera sur le douloureux problème du traitement subi par les populations indiennes). Peu de pays, sinon aucun, dans le monde, n’ont connu une poussée démographique aussi forte que les Etats-Unis. Ce phénomène d’immigration s’est sensiblement ralenti entre 1920 et 1965 avec la règle des quotas qui instituait des nombres d’immigrants par pays fixés à l’avance. Mais en 1965, l’immigration a repris un rythme nettement plus élevé avec l’Immigration Act voté par le Congrès et signé par Lyndon Johnson. Mais cette nouvelle vague d’immigration était profondément différente de la précédente.
Selon l’U.S. Census Bureau, en 1960, 75 % des Américains que l’on appelle des foreign born provenaient du continent européen (1). En 2007, plus de 80 % des foreign born étaient d’origine asiatique ou latino-américaine (en grande partie du Mexique), les Européens n’en représentant plus que 13 %. Pendant ces 40 ans, la croissance des trois autres groupes historiques constituant les Etats-Unis – les blancs non hispaniques (dénomination utilisée par le Census Bureau), les Noirs non hispaniques et les Indiens (American Indian et Alaska Natives) – a été basée sur les naissances.
De telle sorte que la composition de la population américaine a complètement changé en demi-siècle. D’abord en nombre puisqu’elle a augmenté de plus de 70 % passant de 179 millions à 308 millions aujourd’hui. Si la population française avait augmenté dans la même proportion, nous serions 77 millions d’habitants. Mais elle a aussi considérablement changé dans sa composition. Les Hispaniques représentent aujourd’hui plus de 15,1 % de la population et constituent la première des minorités.
Mais leur représentation dans les deux groupes foreign born et les native born est très différente : les Hispaniques ne sont que 10,4 % dans la première catégorie alors qu’ils sont 47,5 % dans la seconde.
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