Le très liberal état du Massachusetts a élu Scott Brown à la succession de Ted Kennedy au Sénat des Etats-Unis. Pour mémoire Ted Kennedy avait représenté son état au Sénat pendant près de 4è ans, un des plus longs mandats de l’histoire des Etats-Unis. C’est donc une nouvelle alerte qui est envoyé à barack Obama après les élections des deux gouverneurs des états de Virginie et du New Jersey en novembre dernier qui remplaçait également des élus démocrates.
Est-ce là un cas isolé qui ne tient qu’à la personnalité des candidats ou une tendance de fond qui doit être pris au sérieux par le locataire de la Maison Blanche ? Même si le ton général de presse américaine acrédite l’idée que Scott Brown était beaucoup mieux préparé que son adversaire Martha Coakley, le résultat est tout aussi désastreux.
Un petit retour en arrière montre la portée de cette victoire des républicains sur cette terre démocrate. Qu’en juge, au siège où Scott Brown a été élu, le dernier républicain était Henry Cabot Lodge, sénateur de 1947 à 1953. Concernant l’autre siège qui est actuellement occupé par John Kerry, le malheureux candidat contre George Bush en 2004, le dernier républicain a été Edward Groove de 1967 à 1979. Il faut néanmoins préciser que la durée de vie est largement plus longue que celle des présidents des Etats-Unis. Sur le siège de Brown, il n’y a eu que 5 sénateurs et à celui de John Kerry 4 seulement. Ce qui peut-être pose un problème en soi.
Et si l’on observe les élections présidentielles, le Massachusetts a penché le plus souvent du côté démocrate. Les deux seuls président qui ont recueilli la majorité absolue ou relative lorsqu’il y avait un troisième candidat comme Ralph Nader ou Ross Perot sont Ronald Reagan – les deux fois – et Eisenhower – également les deux fois. Le qualificatif liberal convient donc tout à fait à cet Etat de la Nouvelle-Angleterre. La cas le plus étonnant a été celui de Lyndon Johnson qui a recueilli plus de 76 % des voix en 1968. Barack Obama avait lui-même recueilli 62 % des votes.
Scott Brown est élu sur pour trois ans, la période qui restait à Ted Kennedy pour finir son mandat. Il devra donc revenir devant les urnes en même temps que Barack Obama (si ce dernier se représente). Il aura alors à faire face à l’effet Obama si celui-ci est renouvelé avec la même force qu’en 2008. Mais pour l’heure son élection pose un grave problème à l’exécutif en place. Il romp la majorité des 60 sièges dont disposaient les démocrates au Sénat pour éviter l’obstruction systématique – filibuster – que ne manqueront pas de lancer les républicains. D’ailleurs Scott Bronw a entonné le chant du 41e lors de son discours d’intronisation.
A court terme, il pourrait mettre en danger le vote de la loi sur la santé qui a déjà passé en première lecture au Sénat et à la Chambre des Représentants et qui fait actuellement l’objet de négociations entre les deux chambres pour finaliser un texte de convergence. Une possibilité de remise en question de cette loi alors que Barack Obama travaille sur de projet depuis un an et qu’i a occupé une parti de l’agenda du Congres pendant cette période. Plus terrible encore lorsque l’on pense à tous les réformes de santé, toute avortées, depuis plus de 100 ans. Dans le pire des scénarios, l’abandon d’un tel projet serait extrêment négatif pour Barack Obala qui en vait fait un des ses cheveaux de bataille. Et le fait d’avoir été celui qui a été le plus près du but ne change rien à l’affaire. l’ironie de l’histoire est que Scott Brown pourrait faire capoter le projet de réforme alors même qu’il remplace Ted Kennedy qui en a été le plus ardent défenseur et artisan. Dans le même ordre d’idée, certains analystes expliquent ce vote comme un référendum contre le projet de réforme de santé, sur lequel les américains sont, depuis le début, très partagés.