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De l’explication de la baisse des revenus du travail

Dans une étude intitulée A new look at the declining labor share of income in the United States, Le cabinet McKinsey analyse en détail les facteurs qui ont contribué à la baisse des revenus du travail par rapport aux revenus du capital depuis une quarantaine d’années. En fait depuis l’élection l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan aux Etats-Unis mais aussi de Margareth Thatcher au Royaume Uni qui ont les précurseurs et l’initiateur de la révolution conservatrice. Ronald Reagan avec son fameux « Government is not the solution to our problem government IS the problem » et Margareth Thatcher avec son « And, you know, there is no such thing as society. There are individual men and women and there are families. And no governments can do anything except through people, and people must look to themselves first. It is our duty to look after ourselves and then, also, to look after our neighbours ».

 

Le rapport revenu du travail/revenu du capital a donc évolué au détriment du premier et au profit du second creusant significativement les inégalités. De 1945 à 2016, le revenu du travail est passé de 65,4 % du PIB à 56,4 %, mais les trois quarts de cette baisse (soit 6,6 points) sont intervenus depuis l’an 2000. Donc cette baisse n’est pas nouvelle, mais elle s’est singulièrement accélérée depuis 2000.

McKinsey analyse les facteurs qui ont accéléré cette tendance parmi lesquels les nouvelles technologies et l’automatisation qu’elle engendre, la globalisation, l’affaiblissement des syndicats, la consolidation des marchés…

Sont passés en revue 12 secteurs économiques qui représentent environ un tiers de l’emploi aux Etats-Unis et 44 % du PIB américain. Selon McKinsey, ces douze secteurs expliquent cette tendance, car ils sont plus exposés à la concurrence internationale, numérisés, font appel au capital de manière intensive…

Le premier facteur est ce que McKinsey appelle « supercycle and boom-effects » qui compte pour un tiers de la baisse globale des revenus du travail qui correspond grosso modo aux cycles économiques.

Le second (26 %) est lié à une dépréciation plus rapide due au l’augmentation des biens capitaux dans la production et à un transfert vers des actifs plus immatériels avec des cycles de vie plus courts. Par exemple, la part croissante de la propriété intellectuelle dans le secteur informatique et électronique ou encore dans les secteurs pharmaceutiques et chimiques.

Le troisième est l’effet superstar, notamment dans le secteur du numérique, où des entreprises s’imposent comme des monopoles.

La substitution du capital au travail, c’est-à-dire l’automatisation compte pour 12 % et la globalisation serait le facteur le moins important avec seulement 11 % de la baisse.

Bref, ce rapport du cabinet McKinsey est assez contre-intuitif puisque l’automatisation et la globalisation seraient deux facteurs qui représenteraient moins de 25 % de la baisse des revenus alors que ce sont ceux dont on parle le plus.

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