Le candidat républicain Glenn Youngkin a remporté les élections pour le siège de gouverneur de la Virginie avec plus de 2,5 points d’avance sur son opposant, le démocrate Terry McAuliffe qui était le gouverneur en place. Les républicains ont gagné aussi les élections du vice-gouverneur et de ministre de la Justice (Attorney General). Dans le New Jersey, c’est le démocrate Philip Murphy qui a gagné face au républicain Jack Ciattarelli avec 2,5 points d’avance. Ce dernier a d’ailleurs refusé de concéder la victoire à son opposant. Dans le sillage du big lie de Donald Trump cela devient une habitude qui pourrait miner les fondements de la démocratie américaine. Les républicains vont-ils désormais remettre en question toutes les élections qu’ils ne gagneront pas ?
Vu de loin, ce serait une sorte de match nul mais lorsque l’on regarde les choses d’un peu plus près c’est un échec majeur pour les démocrates et un sérieux avertissement pour les élections de mi-mandat. Glenn Youngkin remporte la Virginie avec 2,5 points d’avance alors que Joe Biden avait gagné l’état avec 7 points d’avance il y a seulement un an. Quant à Philip Murphy, il a évité la défaite de justesse alors que Joe Biden avait gagné le New Jersey avec 16 points d’avance.
Joe Biden a beaucoup de mal à gouverner avec la majorité au Congrès[1] (très faible il est vrai), si les républicains reprennent la majorité dans l’une ou les deux chambres, c’est l’immobilisme assuré. Et un tsunami républicain comme l’avait connu Bill Clinton en 1994 ou Barack Obama en 2010 n’est pas à écarter.
Le cas de Glenn Youngkin est intéressant comme le mentionne l’article du magazine The Atlantic montrant que s’il gagne, les républicains auront un modèle puissant sur la façon de présenter des candidats lorsque l’ancien président n’est pas sur le bulletin de vote (Tonight Is a Test of What Trumpism Could Be Without Trump). Et c’est bien ce qui s’est passé car le candidat républicain a fait ce qu’il a pu pour que Donald Trump n’interfère ni ne s’immisce dans sa campagne avec la règle simple selon laquelle si le candidat républicain perd, c’est sa faute, s’il gagne c’est grâce à Donald Trump. Cela n’a pas empêché l’ancien président de s’attribuer la victoire en totalité ou en partie.
Statement by Donald J. Trump, 45th President of the United States of America
11/03/21
“If there were no Trump in this election, there would be no Glenn Youngkin.” – John Fredericks, the John Fredericks ShowStatement by Donald J. Trump, 45th President of the United States of America
11/02/21
It is looking like Terry McAuliffe’s campaign against a certain person named “Trump” has very much helped Glenn Youngkin. All McAuliffe did was talk Trump, Trump, Trump and he lost! What does that tell you, Fake News? I guess people running for office as Democrats won’t be doing that too much longer. I didn’t even have to go rally for Youngkin, because McAuliffe did it for me. Thank you to the MAGA voters for turning out big!Statement by Donald J. Trump, 45th President of the United States of America
11/02/21
Early indications are that MAGA voters are turning out big for Glenn Youngkin, let’s see what happens. All eyes are on Fairfax, why the delay?
Cela n’a pas empêché Glenn Youngkin de réutiliser tous les tours et astuces de Donald Trump. Il avait en son endossé le Big Lie pour ensuite adopter une attitude plus floue et inepte : Joe Biden a gagné mais Donald Trump n’a peut-être pas perdu. Il avait condamné l’insurrection du 6 janvier dans des termes extrêmement modérés. A l’inverse, Terry McAuliffe a bien essayé, sans succès, d’accrocher son opposant à Donald Trump.
C’est donc là un phénomène préoccupant pour les démocrates dans la mesure où le Trumpisme pourrait se prolonger sans Trump.
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[1] Il a néanmoins réussi à faire vote la loi sur les infrastructures de 1 200 milliards sur dix ans