Les ouvrages de référence peuvent parfois prendre un sacré coup de vieux et ne plus correspondre à la réalité. Tel est le cas du livre Comprendre les Etats-Unis d’aujourd’hui dont le chapitre Primaires et Caucus décrit un monde politique qui semble avoir radicalement changé.
André Kaspi nous rappelle que les primaires sont le principal de sélection depuis le 20 siècle mais surtout depuis les années 1970. « Mieux vaut, pour un candidat à la candidature, démontrer auprès du peuple des militants le charisme, la chaleur communicative, un peu de talent oratoire, une compétence reconnue, une honnêteté irréprochable ou pour être prudent le sens de l’honnêteté (…) Le présidentiable doit jouir d’une réelle popularité au sein du parti (…) Dans son passé politique, il exerce ou a exercé la fonction de vice-président, de gouverneur d’un Etat ou de sénateur ».
On le voit aisément, Donald Trump ne remplit quasiment aucune case de ces points de cette description. L’honnêteté et le soutien du parti sont peut-être les deux points les plus à l’opposé du candidat devenu président.
On se souvient que, encore peu de temps avant l’élection, le parti républicain était dans la position du TST : Tout Sauf Trump. Pour mémoire, le discours de Mitt Romney à Salt Lake City. Une position très fluctuante quand on se souvient comment le candidat républicain Mormon de 2012 avait fait allégeance à Donald Trump en lui demandant son soutien et comment après l’élection, il avait espéré en être le ministre des affaires étrangères. Des voltes-faces pour le moins étonnant et qui montre seulement que les convictions passent trop souvent derrière leurs intérêts. Mais la juxtaposition des trois événements est plus que troublante. Comment un tel écart est-il possible ?