Cette semaine, des voix de républicains et de Chrétiens évangélistes se sont élevées pour soutenir l’impeachment de Donald Trump par la Chambre de représentants. S’agit-il là de défections isolées ou bien est-ce que le début d’un retournement massif des soutiens massifs ? Il est probable que la première hypothèse soit la bonne.
Dans une tribune publiée dans le New York Times intitulée We are republicans, and We want Trump Defeated, quatre républicains qui se présentent comme des conservateurs traditionnels n’y vont pas de main morte en parlant de « in the face of crimes, corruption and corrosive nature of Donald Trump ». Tous nos efforts pendant les 11 mois qui nous séparent de la prochaine élection seront de tout faire pour que ce président ne soit pas reconduit. C’est le projet Lincoln du nom du premier président républicain. « Il n’a pas la boussole morale ni le caractère pour servir le pays, sa vision est limitée et adaptée seulement à ce qui est juste en face de lui ». Non seulement Trump a transformé le parti républicain pour en faire un parti à sa botte, mais, pire, il a suscité de multiples vocations de mini-Trump.
Les signataires de cet éditorial sans appel sont George Conway (le mari de Kellyane Conway, la conseillère porte-parole qui serait prête à se jeter sous un bus pour son patron (l’ambiance doit être tendue à la maison), Steve Schmidt, un conseiller républicain qui a travaillé pour George W. Bush, John McCain, Arnold Schwarzenegger, John Weaver, un stratégiste républicain qui a travaillé pour les mêmes et John Kasich et Rick Wilson dont les titres de livres parus (Everything Trump Touches Dies) et à paraître (Running against the Devil) sont sans appel. Seront-ils assez nombreux pour en entraîner d’autres avec eux ? Pas sûr. Le premier test sera le vote par le Sénat courant janvier suite à la procédure d’impeachment votée par la Chambre des représentants. Que feront par exemple les trois ou quatre sénateurs et sénatrices qui l’on présente généralement comme modérés ?
L’autre voix qui s’est élevée la même semaine est celle de Mark Galli, rédacteur en chef de Christianity Today, un magazine créé par Billy Graham. Sa tribune Trump Should be Removed from Office est également sans appel. Mark Galli veut apporter des éléments aux chrétiens évangélistes à interpréter les nouvelles en fonction de leur foi. Bien sûr, l’argument selon lequel Donald Trump should be removed, we believe, is not a matter of partisan loyalties but loyalty to the Creator of the Ten Commandments pourra ne pas séduire quelqu’un qui juge les événements selon d’autres principes moins religieux. Mais finalement, leur conception peut se rejoindre en s’accordant sur les faits que « this president has dumbed down the idea of morality in his administration. He has hired and fired a number of people who are now convicted criminals. He himself has admitted to immoral actions in business and his relationship with women, about which he remains proud. His Twitter feed alone—with its habitual string of mischaracterizations, lies, and slanders—is a near perfect example of a human being who is morally lost and confused ».
Certes, les évangélistes soutiennent Donald Trump pour ses nominations à la Cour suprême et dans des Cours fédérales, sa défense des libertés religieuses et ses résultats en matière d’économie, explique Mark Galli, mais il est clair que Donald Trump « has abused his authority for personal gain and betrayed his constitutional oath » et que « The impeachment hearings have illuminated the president’s moral deficiencies for all to see. This damages the institution of the presidency, damages the reputation of our country, and damages both the spirit and the future of our people. None of the president’s positives can balance the moral and political danger we face under a leader of such grossly immoral character ».
Evidemment, Donald Trump n’est pas resté sans riposter (il ne sait pas faire) et s’est fendu d’une harangue infâme lors de son meeting de Battle Creek dans le Michigan (en insultant John David Dingell, l’ex-représentant ayant la plus grande longévité de l’histoire – il a été élu pour la première fois en 1955 – un membre du Congrès récemment décédé tout simplement parce que son épouse, également députée avait votée l’impeachment) et de tweets vengeurs.