Donald Trump a donc décidé d’élire domicile dans son club de Mar-a-Lago et de quitter sa bonne vieille ville de New York. Les raisons sont très simples : payer moins d’impôts Un sport dans lequel il excelle. Il l’avait lui-même avoué lors d’un des débats avec Hillary Clinton expliquant que c’était là une preuve de son intelligence « supérieure ». Sachant qu’on ne sait toujours combien d’impôts il paie puisqu’il n’a toujours pas publié ses déclarations de revenus.
Mais comme pour beaucoup de résidents fortunés du nord-est des États-Unis, la Floride est une destination beaucoup plus hospitalière, fiscalement parlant. La Floride ne lève pas de taxes sur les revenus ni sur les successions. A l’inverse, l’état de New York impose un taux de 8,82 % sur les tranches de revenus supérieures à 2,155 millions de dollars par an et la ville de New York un taux de 4 % sur la tranche la plus élevée.
C’est donc une affaire d’intérêt pur et simple qui a poussé Donald Trump à prendre cette décision. Sur ce point, il n’est ni plus ni moins critiquable que n’importe quel autre contribuable. « What he’s doing is not any different than what a lot of individuals from New York are doing, and they’re becoming Florida residents,» explique au New York Times David Pratt, avocat du cabinet Proskauer Rose. Mais, comme toujours, Donald Trump joue la carte de la victimisation selon laquelle aucun président n’a jamais été aussi maltraité par les responsables politiques locaux, de la ville et de l’Etat, tous démocrates. Possible mais on ne voit pas en quoi, cela aurait pu ou dû influencer une telle décision.
Donald Trump rend grâce au « great people of New York ». Très bien mais ceux-là de lui retournent pas la pareille. Aux dernières élections présidentielles de 2016, les résidents de Manhattan ont voté à plus de 86 % pour Hillary Clinton. Le score dans les trois autres grands Borroughs – Queens, le Bronx et Brooklyn – de New York est à peu près identique. Seul Staten Island (beaucoup moins peuplé) a voté à 56 % pour Donald Trump.
Résultats des Elections présidentielles de 2016 dans l’état de New York…
…et dans l’état de Floride
Donald Trump indique qu’il sera toujours là pour aider les habitants de la ville de New York. On ne voit pas très bien en quoi. Lorsqu’il séjourne dans son triplex de la Trump Tower sur les bords de Central Park, il constitue un véritable casse-tête pour les services de sécurité se traduisant par des nuisances pour les riverains. Par ailleurs, c’est plutôt lui qui a profité de New York que le contraire.
Est-il mieux accepté à Palm Beach ? Pas vraiment si l’on en juge aussi par le résultat des dernières élections. Le comté de Palm Beach qui héberge sa résidence de Mar-a-Lago a voté à 56 % pour Hillary Clinton. Comme les comtés des autres grandes villes de l’état de Floride : Orlando, Tampa, Tallahassee, Miami et Fort Lauderdale. Au total, rappelons qu’il avait gagné l’état de Floride avec 48,6 % des voix contre 47,4 % pour Hillary Clinton et empoché ainsi les voix des 29 Grands électeurs.
La contrainte de cette décision est que lorsqu’il ne sera plus président, il ne lui faudra pas vivre plus de 184 jours dans l’état de New York. Sinon, il devra s’acquitter des taxes locales.
Enfin, point encore plus important, cela n’annule en rien l’injonction du procureur Cyrus Vance de produire ses déclarations de revenus. Un jour ou l’autre, il lui faudra bien s’y plier.