Certes, Robert Mueller a été tout sauf flamboyant et lumineux, maintenant un profil bas, voire terne durant les auditions devant les deux commissions de la Chambre des représentants. Il a souvent été hésitant, demandant à maintes reprises de répéter la question, se contentant de répondre que c’était dans le rapport, refusant de répondre à près de 200 questions au motif qu’elles sortaient de son périmètre de juridiction. Bref, une journée assez ennuyeuse sur le plan du spectacle mais sans aucun doute très importante pour informer le public américain dont la grande majorité n’a pas lu le rapport (ni les membres du Congrès d’ailleurs).
Avec des réponses pour le moins laconiques :
Affirmatives
Yes
Correct
True
Ou négatives
“I can’t speak to that.”
“I defer to you on that. I can’t get into the details.”
“I am not going to answer that question, sir.”
“If that’s what was written in the report, yes.”
“I can’t go into it.”
Les Russes ont largement et systématiquement essayé et réussi à influencer les élections de 2016 et sont en train de répéter l’opération pour 2020 ;
En 2016, ils ont choisi le candidat Trump comme leur meilleur choix et sont intervenus dans ce sens ;
L’équipe de campagne de Donald Trump a volontiers accepté cette aide d’un pays étranger, qui jusqu’ici ne comptait parmi les alliés des Etats-Unis ;
Robert Mueller a affirmé sans ambiguïté que s’il n’avait pas conclu à la conspiration, il n’avait jamais exonéré Donald Trump de collusion, un mot qu’il n’a pas retenu, car il n’a pas de sens juridique. Et de même qu’il n’avait en aucun cas exonéré Donald Trump d’obstruction à la justice.
Cette enquête n’est ni une chasse aux sorcières (witch hunt) ni un canular (hoax).
Et que Donald Trump, lorsqu’il sera redevenu simple citoyen, pourrait être convoqué devant la justice.
Sans parler du résultat de l’enquête au terme duquel plus d’une trentaine de personnes ou organisations ont été inculpées, voire condamnées.
Rien que l’on ne savait déjà à la lecture du rapport. Mais tout cela ne semble pas ébranler les républicains qui ont crié victoire à l’issue de la journée d’hier.
Il est vrai que le combat entre Donald Trump dont le rapport à la vérité est inexistant et dont le principal but est de « faire le spectacle » et Robert Mueller qui n’a aucune envie de s’exposer à la lumière et se sent contraint par la seule vérité, est totalement inégal.
A peine les auditions terminées, Donald Trump a repris la même musique : The democrats have nothing » et reprendra une de ses rengaines favorites « No collusion, no obstruction » comme rien n’avait été dit ou écrit.
Et pendant cette journée, Donald Trump a sorti les orgues de Staline à tweets.