C’est un tableau extrêmement sombre que brosse Francis Fukuyama dans cette interview dans le Journal Le Monde. Et Barack Obama n’est pas épargné. Une analyse assez froide et lucide de la situation des Etats-Unis.
Quelques citations :
– Les attaques ont marqué le début de la fin de l’hégémonie des Etats-Unis sur le monde de l’après-guerre froid
– Le modèle américain néo-libéral est officiellement en crise depuis 2008.
– Le malaise américain ne remonte pas au 11 septembre 2001. Il date d’au moins un quart de siècle, depuis que le pays a commencé à vivre au-dessus de ses moyens.
– Il me semble que la peur du terrorisme a cédé la place à des préoccupations plus terre à terre et plus tangibles : le chômage, le déficit, la précarité de l’économie et des finances de chaque foyer et du pays tout entier.
– Le modèle chinois, dynamique économiquement, pourrait constituer une alternative mais politiquement, je ne pense pas qu’on puisse imiter ce système, fruit d’une histoire plurimillénaire.
– Aussi, le pouvoir est morcelé, le gouvernement ne peut plus agir, le pays est paralysé et la démocratie balbutie.
– Les Américains ont le sentiment que les élites ont fait main basse sur “l’exceptionnalisme” de leur nation.
– En somme, pour sauver l’économie américaine et réformer son système financier, Obama a choisi deux hommes adorés par Wall Street et impliqués dans les réformes et la politique qui ont permis ses abus puis provoqué sa chute.
– Je pense au contraire que nous nous enfonçons dans un marasme de plus en plus profond.