Non Donald Trump ne s’est pas marié une quatrième fois. Alors que les présidents bénéficient d’une période de quelques mois pendant lesquels ils ont le bénéfice du doute, il n’en est rien pour Donald Trump qui a la plus faible popularité depuis que l’institut Gallup la mesure c’est-à-dire depuis Dwight Eisenhower. Et avec une différence très significative.
C’est dans ces conditions qu’il s’adressera pour la première fois au Congrès ce soir. Juste avant ce premier discours, Donald Trump a dévoilé ses premiers choix : une augmentation assez considérable de 9 % du budget de la défense (54 Mds$ largement plus que le budget français de la défense) avec des coupes équivalentes sur d’autres programmes et sans toucher aux budgets Medicare (assurance maladie pour les retraités), Medicaid (assurance maladie pour les très bas revenus) et Social Security (retraite de base). Ce qui revient en fait à faire de la relance keynésienne en s’appuyant sur les dépenses militaires. Si Ronald Reagan avait fait pareil, on était en plein guerre froide. Mais l’idée principale de Trump en matière de défense avait été d’écraser Daech. On ne voit trop comment les moyens traditionnels seront adaptés à une telle initiative.
Mais ne s’agit là que d’une proposition du président car en matière budgétaire c’est bien le Congrès. C’est d’ailleurs ce qu’a dit le républicain Charlie Dent dans une formule assez classique ; « le président propose et le Congrès dispose ». Il sera intéressant de voir comment Donald Trump aborde cette étape de communication vis-à-vis de ceux qui pourront être ses soutiens mais aussi des opposants.
Quoi qu’il en soit, ce premier discours, à peine plus d’un mois après son arrivée à la Maison Blanche intervient dans un contexte tout à fait inhabituel. Donald Trump bénéficie selon l’institut Gallup d’un niveau d’approbation de 40 % seulement, un niveau extrêmement faible. Mais les républicains sont plutôt satisfaits alors que les démocrates sont encore plus dépités. Le plus mal noté jusqu’ici au bout du premier mois était Bill Clinton à 51 % et Ronald Reagan. Tout espoir est donc permis pour Donald Trump dans la mesure où ces deux présidents ne figurent pas parmi les plus mauvais de l’après-guerre. Mais étant donné le comportement du personnage et les dysfonctionnements de l’administration (il faut rappeler que dans le cadre du spoil system, de nombreux postes ne sont pas encore pourvus.