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6 janvier 2021 : normalisation

Au lendemain de l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, une majorité d’élus républicains ont vertement condamné en mettant en cause directement Donald Trump. Puis, avec le temps leur critique s’est faite de plus en plus légère.

Certains, comme Ted Cruz, on fait leur mea culpa en direct, sur les critiques de Tucker Carlson qui lui reprochait d’avoir qualifié ces actes de terroristes. En général très offensif, Ted Cruz était comme un petit enfant qui se fait gronder par ses parents.

Sen. Ted Cruz On Tucker Carlson Tonight

Une initiative d’impeachment a été lancée et les républicains auraient pu, une fois pour toutes, mettre un terme à cette aventure qui avait commencé en juin 2015. Pour plusieurs raisons, les unes juridiques – on ne condamne pas pour impeachment un président qui n’est plus en exercice -, les autres liées à la crainte d’un retour de bâton de la base, ils ont finalement reculé.

Donald Trump s’en est trouvé renforcé, démontrant au monde que rien ni personne ne pouvait l’atteindre. Et depuis, il continue et amplifie son message selon lequel les élections de 2020 ont été frauduleuses, qu’il les a gagnées, répétant l’idée selon laquelle s’il ne gagne pas celles de novembre prochain, c’est qu’elles ont été truquées. Autre histoire qu’il a été capable de raconter, l’attaque du 6 janvier a été « a peaceful protest ». Rappelons qu’elle a occasionné cinq morts et suscité plus de mille condamnations. D’ailleurs, Donald Trump les compare à des prisonniers politiques et a indiqué qu’il les pardonnerait.

Cette révision de l’histoire, comparable aux méthodes staliniennes qui effaçaient certains politiques devenus gênants des photos officielles, est désormais reprise en boucle par les élus, tout particulièrement ceux qui pensent être dans la course à la candidature à la vice-présidence.

À l’occasion de sa visite au Capitole, la première depuis l’attaque du 6 janvier 2021, les élus républicains ont fait part de leur totale loyauté envers leur possible futur président. Certains par crainte – un moteur qu’utilise Donald Trump avec brio -, d’autres par intérêt.

Les rancœurs et les souvenirs de la fin violente de sa présidence semblaient s’être complètement estompés. Le champion dans ce domaine est peut-être Lindsey Graham. “I think that’s in the rearview mirror for most people,”», a déclaré le sénateur de Caroline. ” “There will always be tension there. But I think most Republicans really see President Trump as the only way to turn this country around. And they’re enthusiastic about the chance.”

À quelques exceptions près, les sénateurs ne l’ont jamais soutenu aussi régulièrement et avec autant d’enthousiasme que leurs homologues républicains à la Chambre. Aujourd’hui, c’est un peu comme s’ils avaient eu la révélation.

Et ils commencent déjà à parler de ce qu’ils feront si Trump gagne et qu’ils gagnent les deux chambres du Congrès. “Our ability to get a majority in the Senate is intrinsically linked to Trump winning,” expliquait le sénateur Thom Tillis de Caroline du Nord said after the meeting with Johnson. “So we’re like, one team, one vision.”

Le sénateur du Texas John Cornyn, qui se présente pour remplacer McConnell à la tête du GOP lorsqu’il quittera ce poste en novembre, a déclaré que le parti était confronté à un « choix binaire » entre Trump et Biden. « Il n’y a pas de plan B », a déclaré John Cornyn, qui avait qualifié Trump d'”imprudent » après l’attaque du Capitole. “Je pense que les gens connaissent les forces et les faiblesses des deux candidats ».

De plus, Cornyn a ajouté : « Son soutien va être important dans beaucoup de ces États où il est très populaire, où nous avons des courses au Sénat. »

Le sénateur de l’Utah Mike Lee, aujourd’hui l’un des plus fidèles partisans de Trump, a enregistré une vidéo appelant Trump à se retirer, affirmant qu’il était une « distraction des principes mêmes qui nous aideront à gagner en novembre ». Le sénateur du Dakota du Sud, John Thune, qui se présente également pour remplacer McConnell, a également appelé Trump à se retirer de la course. Mais il est ensuite revenu sur ces commentaires.

Une fois élu, les sénateurs républicains se sont publiquement unis derrière Trump, se sont alignés sur lui sur la politique. La plupart d’entre eux l’ont défendu à travers les enquêtes tumultueuses sur les liens de sa campagne avec la Russie et l’ont rarement critiqué, de peur d’être interpellés par le président sur les médias sociaux et de faire face à la colère des électeurs conservateurs.

Et après les violences du 6 janvier, peu de gens avaient de bons mots à dire.

« Comptez sur moi », a déclaré Lindsey Graham dans les heures qui ont suivi le passage à tabac violent des policiers et le saccage du Capitole. « Assez, c’est assez. » Mais dans les semaines, les mois et les années qui ont suivi, la plupart d’entre eux se sont adoucis – d’autant plus que plusieurs alliés de Trump ont été nouvellement élus au Sénat et que Trump a fait face à plusieurs actes d’accusation que les républicains considèrent comme politiquement motivés. Au début de cette année, la plupart des membres de la conférence du Sénat républicain avaient approuvé sa troisième candidature à la Maison-Blanche, y compris Mitch McConnell, John Thune et John Cornyn.

Au moment où il a été condamné dans un procès d’argent secret à New York à la fin du mois dernier, il avait un soutien massif et uni de la conférence sénatoriale du GOP.

« Maintenant plus que jamais, nous devons nous rallier autour de @realdonaldtrump, reprendre la Maison-Blanche et le Sénat et remettre ce pays sur les rails », a déclaré Cornyn dans un communiqué. Les sceptiques sont devenus très rares. Lisa Murkowski (Alaska) et Susan Collins (Maine), qui ont toutes deux voté pour condamner Trump après le 6 janvier, ont manqué la réunion avec Donald Trump.  

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